Ce mois-ci, on vous présente Karel Verbeeck, Domain Director Mobility & Actuarial team chez Belfius Assurance. En tant que cadre supérieur, Karel est responsable du développement de tous les produits de mobilité et des équipes actuarielles pour tous les produits non-vie (tarification, monitoring, etc.) des marques Belfius et DVV. La mobilité urbaine faisant partie des enjeux phares du monde de demain, on profite de cet entretien pour avoir l’avis de Karel à ce sujet.
Bonjour Karel ! Peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?
Bien sûr. En 2011, j’ai effectué deux années de stage en actuariat chez KBC Assurances au sein du département non-vie. J’y ai fait un peu de tout : tarification, provisionnement, Solvabilité II, etc. Suite à ce stage, KBC m’a offert l’opportunité de réaliser une série de projets dans le développement de produits et plus encore. Après plus de 5 ans chez KBC, j’ai décidé de faire un pas en avant dans ma carrière en rejoignant Boston Consulting Group (BCG) en tant que consultant en stratégie.
Il est assez inhabituel pour un actuaire de rejoindre l’un des trois principaux cabinets de conseil en stratégie (McKinsey, Bain ou BCG). Qu’as-tu appris durant ces quatre années chez BCG ?
Tout d’abord, cela m’a forcé à sortir de ma zone de confort et m’a permis d’acquérir une nouvelle palette de compétences. J’ai dû plonger en profondeur dans des sujets spécifiques dans un contexte client précis, tout en adoptant une vue d’ensemble. En outre, j’ai eu l’occasion de découvrir de nouveaux secteurs d’activité comme la banque, et d’élargir mon expertise au-delà du produit et de la tarification.
Cette expérience t’a également permis de travailler à l’étranger. Peux-tu nous en dire plus ?
En effet, j’ai travaillé principalement au Benelux et au Royaume-Uni. Par rapport au marché français, le monde de l’assurance au Royaume-Uni et aux Pays-Bas est plus évolué, plus numérisé et plus compétitif en matière de tarification. Cette expérience m’a enrichi personnellement et professionnellement.
Et enfin, Belfius Banque et Assurances, propriété de l’État belge depuis fin 2011.
Oui, j’ai rejoint Belfius il y a un an en tant que Domain Director Mobility. Je gère l’équipe produit et les business analystes du département mobilité, ainsi que les équipes actuarielles responsables de la tarification des produits non-vie et de l’optimisation de notre portefeuille non-vie.
Qu’est-ce qui te plaît le plus chez Belfius ?
Chez Belfius, l’accent est mis sur l’innovation et l’amélioration continue, ce qui nous permet d’optimiser l’offre que nous proposons à nos clients. Je crois fermement que c’est la bonne voie à suivre. De plus, dans le domaine de la mobilité, les choses changent très vite et nous devons évoluer au même rythme. Pour quelqu’un qui aime le changement et le développement, je suis au bon endroit !
À ce propos, la mobilité de demain est un sujet important. Quels sont les défis actuels et futurs pour tous les actuaires qui travaillent sur ces produits ?
En effet, je remarque quelques tendances qu’il faut garder à l’œil. Tout d’abord, à court terme, nous constatons une nette évolution vers les véhicules électriques. Quels sont les besoins de leurs conducteur·ice·s ? En outre, les demandes d’indemnisation pour ces véhicules sont très différentes de celles auxquelles nous sommes habitués, ce qui a un impact évident sur la stratégie de tarification requise.
Nous constatons également de grands changements dans la façon dont nous nous déplaçons. Des changements comportementaux accélérés par la Covid-19 et l’augmentation des prix de l’énergie. L’Europe n’est pas un chef de file dans ce domaine, alors qu’aux États-Unis, les choses ont déjà évolué davantage. Dans les milieux ruraux, je m’attends à ce que la voiture reste le premier mode de transport pour nos activités quotidiennes. À l’inverse, dans les grandes villes, les usages sont de plus en plus variés. Dans ce cas, vos clients ne sont plus confrontés aux mêmes risques, ce qui oblige les assureurs à repenser leur modèle économique. Là aussi, quel est l’impact sur les risques que nous couvrons et sur les prix correspondants ?
Il ne s’agit là que d’une bribe de tendances. Je pourrais encore mentionner la grande quantité de données générée par les voitures d’aujourd’hui de plus en plus intelligentes, et des informations et de la complexité qu’elles pourraient apporter à nos modèles de prix.
En tant que directeur, comment décrirais-tu ta gestion ? Quels sont les profils que turecherches ?
En ce moment, mon équipe est composée de 27 personnes. Je crois qu’il est important de constituer une équipe équilibrée, dotée de compétences variées, depuis les chefs de projet qui font avancer les choses jusqu’aux experts qui comprennent profondément leur domaine de compétence. Dans tous les cas, je préfère travailler avec des personnes qui prennent des responsabilités de manière proactive et qui ont un état d’esprit positif.
En ce qui concerne mon style de management, j’essaie d’éviter autant que possible la microgestion, car à long terme, elle n’est que contre-productive. Je pense qu’il est important de donner aux gens la liberté de développer leur expertise par eux-mêmes et d’acquérir la confiance nécessaire pour trouver leurs propres solutions. À mes yeux, le travail d’un manager consiste à apporter de la clarté et des conseils sur l’orientation générale, à encadrer l’équipe et à remettre en question les résultats.
Une expérience au cours de tacarrière qui t’a le plus marqué ?
Mes premières expériences en tant que manager m’ont inculqué l’importance de rester concentré. Nous vivons dans un monde où les choses changent constamment, et où personne ne sait exactement ce que l’avenir nous réserve.
Par conséquent, beaucoup d’entreprises sont confrontées à de multiples problèmes et ont tendance à générer beaucoup d’idées pour saisir les opportunités.
Plus que jamais, j’essaie de faire en sorte qu’avec mes équipes, nous nous concentrions sur quelques priorités clés. S’attaquer à 1000 sujets en même temps entraîne une charge de travail considérable pour un impact souvent limité sur les objectifs de l’organisation.
Une leçon apprise au cours de ta carrière ?
Il faut toujours chercher à être orienté vers les résultats. Si vous lancez un nouveau projet, prévoyez du temps dans votre agenda pour réfléchir dès le départ à la solution idéale et aux étapes à suivre pour y parvenir. Qu’il s’agisse de déterminer un nouveau prix, de créer une nouvelle proposition de valeur, de revoir un processus, cela vous permet de rester concentré sur l’objectif final.
Si tu pouvais changer une chose dans ton travail ?
J’ajouterais des voyages. C’est toujours amusant de découvrir de nouveaux endroits.
Terminons par notre dernière question signature, celle que nous posons à tout le monde pour terminer un entretien. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel : qu’aimeriez-vous faire que vous n’avez pas encore fait ?
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