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Restez au courant – Juillet 2023

On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

Législation

Marché

Innovation

Fusions, acquisitions, cessions

 

Législation

L’ACPR et l’AMF maintiennent la pression : Frais sur les UC

L’ACPR et l’AMF ont réaffirmé leur engagement à surveiller la bonne application des obligations de transparence et de modération des frais en unités de compte (UC) dans le secteur de l’assurance. Des travaux ont été réalisés en concertation avec les acteurs du marché pour garantir une modération tarifaire des contrats d’assurance vie proposant des UC. Les deux autorités cherchent aussi à renforcer la lutte contre le « greenwashing » dans les publicités d’assurance vie. Par ailleurs, les travaux d’harmonisation des règles du secteur financier concernant la retail investment strategy (RIS) sont en cours, avec l’objectif de mieux protéger la clientèle tout en tenant compte des spécificités nationales.

Enfin, le rapport mentionne un ralentissement de la collecte nette en assurance vie en 2022, principalement dû à la baisse de la collecte en euros, tandis que la collecte en UC a augmenté.

Assurance vie : le Sénat précise ses intentions sur le non coté

Le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi « industrie verte », qui prévoit la création d’un plan épargne avenir climat réservé aux mineurs. L’État ne fournira pas d’abondement public pour ce livret, mais des amendements ont été votés pour encadrer davantage le produit, notamment en excluant certaines activités de l’allocation des encours et en réglementant les frais associés. Le projet de loi intègre également une part minimale d’actifs non cotés dans l’assurance vie et le plan épargne retraite (PER), avec la possibilité d’utiliser des valeurs estimatives pour faciliter la restitution du capital. Cette mesure rejoint les propositions de l’Institut de la finance durable pour réallouer les encours et la collecte de l’assurance vie et du PER vers la transition écologique. Le projet de loi sera examiné par l’Assemblée nationale à partir du 12 juillet.

 

Marché

Axa annonce de premiers objectifs de décarbonation de ses activités d’assurance

Le groupe Axa publie son rapport « Climat et biodiversité » avec, pour la première fois, des objectifs de décarbonation pour ses activités d’assurance. Axa vise une réduction de 20% de l’empreinte carbone de son portefeuille d’assurance auto des particuliers d’ici 2030, ainsi qu’une réduction équivalente des émissions absolues de carbone pour ses clients entreprises d’ici 2030.

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Assurance-vie : collecte record pour les unités de compte

Les unités de compte (UC) en assurance-vie ont enregistré une collecte record en juin, attirant 4,5 milliards d’euros de flux nets, selon France Assureurs. Ces supports, qui ont remplacé les fonds en euros pendant la période de taux d’intérêt bas, ont drainé 19,6 milliards d’euros au premier semestre, tandis que les fonds en euros ont subi des retraits de 15,1 milliards d’euros.

Les contraintes d’ouverture des agences et les réseaux de distribution affectent davantage l’assurance-vie par rapport au Livret A, qui a connu une collecte de 2,5 milliards d’euros en mai grâce à son taux relevé à 3 %.

Les encours de l’assurance-vie française ont dépassé les 1.900 milliards d’euros, avec 73 % toujours investis dans des fonds en euros. Cependant, certains produits d’UC, jugés trop chers, ne seront plus proposés aux épargnants suite aux recommandations du régulateur. France Assureurs a lancé un dispositif de comparaison des frais pour les UC, et les assureurs pourraient être amenés à ne plus commercialiser certains supports ou à renégocier les frais avec les sociétés de gestion.

 

Stress-test climatique : les assureurs démarrent un deuxième exercice

Dix-sept groupes d’assurance en France, représentant 75% de l’activité du secteur, ont commencé le 6 juillet un deuxième exercice de test de résistance climatique. Organisé en collaboration avec l’ACPR, l’objectif est d’évaluer les risques financiers liés au changement climatique auxquels sont confrontés les assureurs et leur capacité à y résister.

Ce test de résistance comprend un scénario de court terme (2027) en plus de deux scénarios de long terme (2050). Les scénarios combinent à la fois des risques physiques (liés aux événements climatiques) et des risques de transition (liés à la transition vers une économie bas carbone).

Le scénario de court terme envisage des événements extrêmes plausibles, tels qu’une sécheresse intense suivie de précipitations exceptionnelles conduisant à des inondations extrêmes localisées. De plus, il étudie l’hypothèse d’un choc de marché lié à l’anticipation du risque de transition, qui pourrait affecter certains secteurs exposés comme les énergies fossiles. Les résultats du stress-test seront rendus publics en mai 2024.

Cardif simplifie le traitement des sinistres grâce à FranceConnect

Cardif, en partenariat avec le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques et la Caisse nationale de l’Assurance Maladie, lance un nouveau service visant à faciliter les démarches d’indemnisation des emprunteurs en arrêt de travail. Ce service permet la récupération automatique des indemnités journalières versées par la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) via FranceConnect, évitant ainsi à l’assuré de devoir transmettre des pièces justificatives à l’assureur.

Les détenteurs d’un contrat d’assurance emprunteur dans le réseau bancaire BNP Paribas et éligibles à des indemnisations suite à un arrêt de travail peuvent bénéficier de ce service en donnant leur consentement préalable pour la transmission des attestations de paiement d’indemnités journalières via FranceConnect.

Le lancement de ce service marque également le début de la transition vers l’interface sécurisée FranceConnect+, prévue pour décembre 2023, afin de lutter contre les fraudes et les usurpations d’identités.

Groupama lance une obligation catastrophe pour protéger ses expositions climatiques en France

Cette opération, réalisée en juin, fournit à l’assureur mutualiste une couverture indemnitaire qui lui permet de faire face à une déviation annuelle de sa sinistralité en France. Groupama a choisi de se concentrer sur le risque de tempête, et cette obligation couvre toute la sinistralité rattachée à ce péril, incluant les événements tels que le vent, les inondations et la grêle. Les investisseurs toucheront une rémunération en échange de leur investissement dans ces obligations catastrophes, et l’émetteur pourrait ne pas rembourser totalement en cas de survenance de plusieurs événements dans l’année.

Cette émission de cat bond vise à diversifier les modes de réassurance de Groupama, compte tenu des difficultés de renouvellement des traités de réassurance en France et en Europe en 2022.

Émeutes : Les assureurs réagissent à l’urgence

La fédération France Assureurs annonce que depuis le début des émeutes urbaines, déclenchées par la mort d’un jeune nommé Nahel à Nanterre, 5 800 sinistres ont été déclarés, dont les coûts sont estimés à au moins 280 millions d’euros pour les assureurs. La mutuelle Smacl, déjà déficitaire, estime ses sinistres à environ 100 millions d’euros et craint pour son avenir.

Le ministre de l’Économie a demandé aux assureurs de prendre des mesures d’urgence pour soutenir les commerçants victimes de pillages et de dégradations. France Assureurs a appelé ses membres à prolonger jusqu’à 30 jours le délai de déclaration de sinistre, faciliter le versement d’acomptes, accélérer les processus d’indemnisation et examiner au cas par cas les situations des petits commerçants. Certains assureurs, comme Axa et la Macif, ont annoncé des mesures supplémentaires telles que la suppression totale des franchises d’assurance pour les particuliers assurés contre les risques d’émeutes en automobile ou habitation. Certains assureurs ont pris des mesures allant au-delà de ces recommandations, en proposant des aides financières supplémentaires pour les commerçants touchés. Axa France a supprimé les franchises pour les particuliers assurés contre les risques d’émeutes en automobile ou habitation, et la Macif a adopté un positionnement similaire.

Certains assureurs, dont Groupama et la Smacl, envisagent de se retourner contre l’État pour les dommages causés lors des émeutes urbaines. La facture des dégâts pourrait atteindre un milliard. Les assureurs étudient la possibilité de recours en invoquant la responsabilité de l’État pour faute ou en vertu de l’article L 2011-10 du Code de sécurité intérieure. Cependant, toutes les compagnies n’adhèrent pas à cette approche, craignant des difficultés vis-à-vis des pouvoirs publics et l’incertitude quant à l’issue en justice. La jurisprudence des émeutes, notamment celle des gilets jaunes, est considérée comme peu claire et contradictoire. Après les émeutes de 2005, seuls deux des nombreux recours intentés par la Smacl contre l’État ont abouti.

 

Innovation

Intelligence artificielle : Axa franchit le pas avec « Axa Secure GPT »

Axa lance Axa Secure GPT, plateforme permettant d’utiliser l’intelligence artificielle à l’échelle de l’entreprise auprès de ses collaborateurs. Cette dernière pourra être utilisé auprès de 140 000 employés dans le monde pour résumer, traduire et corriger des textes.

Cybersécurité : l’Europe veut miser sur la prévention

La Fédération des associations européennes de gestion des risques (Ferma) et plusieurs assureurs ont publié un rapport intitulé « Dialogue sur l’assurance cyber – Comment l’Europe peut ouvrir la voie à la cyber-résilience ? » qui met en évidence les défis du secteur de la cyberassurance et le potentiel de l’Europe pour devenir un leader mondial dans le développement de solutions pour les risques non couverts par le marché privé de l’assurance.

Lien du rapport : ici

LCB-FT : l’ACPR attire l’attention sur l’assurance cyber

L’ACPR a publié son analyse sectorielle des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme dans le secteur de l’assurance en France. Les niveaux de risque globaux sont restés stables, mais l’assurance cyber est l’exception, avec un niveau de risque élevé, notamment pour l’assurance rançon liée aux rançongiciels.

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Fusions, acquisitions, cessions

Réassurance : CCR Re passe sous pavillon SMA et MACSF

SMA et MACSF prennent la majorité du capital de CCR Re soit 69.93% du capital de la filiale de réassurance de marché. CCR Re a bénéficié d’une augmentation de capital de 200 millions d’euros. La direction générale revient à Bertrand Labilloy et la présidence de CCR Re à Patrick Bernasconi.

La stratégie d’Allianz en France contrariée par deux nouveaux revers

La stratégie d’Allianz en France a été contrariée par deux récents revers. Allianz a décidé de ne pas faire d’offre pour Vilavi (ex-Assu 2000). Après des problèmes judiciaires liés à son fondateur, le résultat opérationnel en 2022 n’aurait atteint que 20 millions d’euros, insuffisant par rapport à la valeur attendue de l’entreprise, estimée à plus de 300 millions d’euros. Allianz n’a pas été sélectionné pour le deuxième tour d’enchères pour la vente des activités de distribution de Primonial. Les actionnaires principaux de Primonial attendent une offre entre 300 et 350 millions d’euros, mais le poids de l’activité de produits structurés a échaudé d’autres candidats potentiels tels que les courtiers April et Meilleurtaux, qui ne se sont pas positionnés.

 

 

Sources :

 

 

Résultats semestriels et trimestriels du marché français de l’assurance

En ce mois de juillet, les compagnies d’assurance et de réassurance publient leurs résultats semestriels et trimestriels. On vous récapitule le tout dans cet article.

 

BNP Paribas et son activité assurance

Pour ce premier semestre, le résultat net part du groupe est présenté à 7,2 Mds€, porté notamment par son pôle assurance. En effet, les revenus de l’assurance sont en hausse de 7,8% par rapport à la même période l’an dernier et ont atteint 1,08 Md€. Cette hausse est expliquée par « la bonne performance de l’activité épargne et la hausse de l’activité protection, avec une hausse du résultat technique. » 

Côté épargne, la collecte brute est de 11,7 M€. La collecte nette globale est de -0,8 Md€, bien qu’elle demeure positive en France.

 

SCOR : bénéfice net positif

Pour ses résultats du deuxième trimestre, SCOR annonce un bénéfice net de 192 M€, alors que ce dernier était de -240 M€ en 2022 à cette même période. Quant à ses revenus brut d’assurance, ils sont en hausse de 1,5% et atteignent 3,93 Mds€. Le ratio combiné est affiché à 88,5%.

Le bénéfice net de l’activité de réassurance vie a doublé, passant de 69 M€ à 140 M€ en un an, résultat de la baisse des sinistres liés à la pandémie.

 

Alan présente un chiffre d’affaires en hausse de 40%

Pour ses résultats du deuxième trimestre, le chiffre d’affaires du néo-assureur a augmenté de 40% entre juin 2022 et juin 2023, et a atteint 285 M€. Sa marge brute est de 17,4 millions, soit une augmentation de 108%.

De plus, le capital réglementaire s’élève à 211 millions, ce qui signifie un ratio de solvabilité de 604%. Ce dernier était à 735,6% fin 2022.

Ces résultats sont notamment expliqués par une réduction des coûts opérationnels de 11% en un an.

 

Les Assurances du Crédit Mutuel ont atteint un chiffre d’affaires record

Pour ce premier semestre, les Assurance du Crédit Mutuel affiche un chiffre d’affaires de 7,5 Mds€, en hausse de 13,6%. Concernant le produit net bancaire, ce dernier est de 641 M€, en hausse de 13%. Ces revenus sont notamment portés par l’assurance vie, dont la collecte brute a atteint 4,2 milliards.

Côté assurance de risques, le chiffre d’affaires s’affiche à 3,3 Mds€. Plus particulièrement, l’assurance auto progresse de 4% et l’assurance habitation de 5,7%. Concernant les assurances de personnes, l’assurance santé progresse de 4,7%, la prévoyance de 4,8% et l’assurance emprunteur de 5%. En tout, le portefeuille de contrats est de 37 millions, une hausse de 1,6%.

 

CNP Assurances annonce un résultat net part du groupe multiplié par deux

Pour ce premier semestre, le bancassureur intégré à la Banque Postale affiche en effet un résultat net de 892 M€, alors de 456 M€ en juin 2022. Si le chiffre d’affaires du groupe a diminué de 6% (19,4 Mds€), il reste néanmoins positif en France, porté par une collecte en épargne et retraite en forte hausse.

Le ratio de solvabilité de CNP Assurances est de 259%, une hausse de 29 points en un an. Cette hausse est notamment expliquée par l’évolution des marchés financiers et l’intégration des filiales IARD, santé, prévoyance et conseil de La Banque Postale.

 

 

 

Sources :

Restez au courant – Juin 2023

On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

  1. Fusions, acquisitions, cessions
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  3. Produit
  4. Résultats
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  6. Législation

Fusions, acquisitions, cessions

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Marché

Législation

Fusions, acquisitions, cessions

Acquisition / CCR Re : La parole est à l’Autorité de la concurrence

La CCR a sélectionné en février dernier le binôme SMABTP et MACSF pour la prise de contrôle de la filiale de réassurance de marché la CCR Re. Le binôme prend 75% du capital, et à lui seul SMABTP détiendra un peu plus de 56%.

Le dossier d’acquisition est sur le bureau de l’antitrust français depuis le 23 mai. Si cette acquisition ne pose pas de problèmes de concurrence, alors l’antitrust peut autoriser l’acquisition dans un certains délais de 25 jours. Si des doutes subsistent au risque d’atteinte à la concurrence, alors le dossier de cette acquisition fera l’objet d’un examen plus approfondi de 65 jours supplémentaires.

Capital risque : Axa passe la vitesse supérieure

Axa investit 750 millions d’euros dans son fonds d’investissement Axa Venture Partners (AVP) lancé en 2016 pour soutenir l’écosystème technologique. AVP vise à rassembler 1,5 milliard d’euros pour réaliser ses premiers investissements d’ici au premier trimestre 2024, avec un terme fixé en 2025.

Le fonds se concentre sur des entreprises déjà établies et en phase de développement avancé, dans les secteurs de l’assurtech/fintech, de la santé numérique, de la technologie grand public et des logiciels.

AVP prévoit de mener des tours de table allant jusqu’à 150 millions d’euros, en mettant l’accent sur le soutien aux entrepreneurs européens. Actuellement, AVP gère environ 1,2 milliard d’euros d’actifs et a réalisé une soixantaine d’investissements.

L’assureur MMA fait le tri dans ses activités à destination des pros

Le groupe mutualiste Covéa va fermer sa start-up interne, Appenin, spécialisée dans la vente d’assurance habitation via les administrateurs de biens. Bien que la start-up ait été un succès technique, elle n’a pas réussi à atteindre ses objectifs commerciaux. Cette décision fait partie des récents arbitrages effectués par le groupe, qui vise à retrouver la rentabilité rapidement, notamment dans le segment des professionnels et des entreprises.

Covéa a également résilié d’autres contrats, tels que celui avec les cabinets de diagnostic immobilier et avec le courtier Indexia. Les salariés d’Appenin auront la possibilité de postuler à d’autres postes au sein du groupe ou de choisir un licenciement économique.

Croissance externe du Groupe Europ Assistance en Asie

Après avoir fait l’acquisition d’une participation majoritaire dans Gulf Assist WLL auprès de Mapfre Assistance l’an passé, Europ Assistance continue son expansion avec le rachat des activités d’Axa Partners en Malaisie, au Japon, en Thaïlande, à Taïwan et à Hong Kong, permettant de renforcer sa présence dans ces pays.

La plus importante acquisition de Generali en 10 ans

Le groupe d’assurance italien se renforce en assurance dommages et à l’international par l’acquisition de Liberty Seguros auprès de Liberty Mutual Insurance pour 2.3Mds €. Liberty Seguros est essentiellement positionnée en assurance dommages et est présente dans de nombreux pays comme l’Espagne, le Portugal et l’Irlande. Son chiffre d’affaires est de 1.2Md € pour 2022.

Le groupe Generali va ainsi devenir le quatrième assureur dommages en Espagne, le deuxième au Portugal et dans le top 10 en Irlande. L’impact de cette opération sur la solvabilité est estimé à 9.7 points et le taux de couverture du SCR était de 221% fin 2022.

 

Partenariats

CNP accélère son expansion en Amérique latine

CNP Assurances prévoit d’accélérer son expansion en Amérique latine, en particulier au Brésil et dans plusieurs pays de la région tels que le Mexique, le Chili et la Colombie. L’entreprise recherche de nouveaux partenariats et n’exclut pas des acquisitions, selon Asma Baccar, directrice de CNP Assurances en Amérique latine.

Déjà bien établi au Brésil grâce à un partenariat de plus de 20 ans avec la banque publique Caixa Econômica Federal, CNP Assurances cherche à diversifier ses activités dans le pays et à étendre sa présence dans les pays voisins. L’assureur vise également à établir des partenariats en bancassurance avec des banques de taille moyenne ou petite, tout en explorant le potentiel du numérique au Brésil.

Assurance-santé : la mutuelle des hôpitaux va s’appuyer sur la MGEN et Groupama
La Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) a choisi de s’associer à la MGEN et à Groupama pour faire face à la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires et répondre ensemble aux appels d’offres pour les futurs contrats d’assurance santé des fonctionnaires hospitaliers. À partir de 2026, les agents hospitaliers seront couverts par des contrats santé collectifs, ce qui menace les mutuelles historiques des agents publics.
Cette alliance vise à apporter des réponses sérieuses et stables tout en évitant la concurrence entre les mutuelles. Groupama apportera son expérience des offres collectives et sa présence locale, tandis que la MGEN, en tant que première mutuelle de fonctionnaires, apportera son poids dans la fonction publique. La MNH agira en tant que chef de file et les contrats collectifs seront diffusés sous sa marque, en valorisant l’alliance avec ses partenaires.

Produits

Une assurance complète pour les personnes souffrant de maladies intestinales

En collaboration avec le professeur Matthieu Allez, le bancassureur BNP Paribas Cardif propose une assurance emprunteur complète aux personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Cette extension répond aux besoins des 270 000 personnes souffrant de maladies intestinales en France grâce aux dernières avancées thérapeutiques du professeur Matthieu Allez, mais aussi à une meilleure évaluation du risque tenant mieux compte des différentes formes prises par ces maladies.

Malakoff Humanis et Médicis lancent deux PER pour les indépendants

Malakoff Humanis et Médicis ont annoncé le lancement de deux nouveaux plans d’épargne retraite (PER) destinés aux chefs d’entreprise et aux travailleurs indépendants. Les contrats, nommés « PER Médicis multisupports » et « PER Médicis patrimonial », sont distribués par Malakoff Humanis et assurés et gérés par Médicis. Les deux PER offrent une gestion flexible avec différentes options d’investissement, des choix de sortie et une garantie optionnelle en cas de décès.

Les contrats offrent également des services spécifiques aux indépendants, tels qu’une plateforme d’écoute téléphonique pour les dirigeants en difficulté et des webinaires de prévention des risques professionnels. Les fonds sont gérés par Sienna Gestion, une société de gestion associée à Malakoff Humanis et Sienna Investment Managers.

 

Résultats

Bénéfice net doublé pour Generali sur T1 en 2023

Grâce à la croissance robuste de son segment dommages, Generali a vu son bénéfice net doubler et s’élever à 1,2 Md€ durant le premier trimestre.

Le bénéfice opérationnel affiché s’élève à 1,82 Md€ soit une hausse de 22,1%. Ce dernier a été soutenu par la performance du segment dommages (+74,6%) et par l’assurance-vie (+1%). La gestion d’actifs a elle plutôt baisser de 10%.

La croissance forte enregistrée au premier trimestre semble donner le ton et ainsi marquer la « bonne voie d’atteindre les objectifs » d’après son directeur financier. L’entrée de primes brutes est en hausse de 1,3% soit 22,16 Mds€ porté par le segment dommages (+10,1%). La collecte nette en assurance-vie est légèrement négative et représente une baisse de 190 M€. Pour finir le ration économique de solvabilité de l’assureur est de 227% en fin mars, comparé à mars 2022 où il était de 221%.

L’assistance voyage retrouve son niveau d’avant Covid

Les résultats 2022 du Syndicat national des sociétés d’assistance (SNSA) montrent que les voyageurs français se tournent de plus en plus vers les assistances voyage.

Le chiffre d’affaires global est de 4,3 Mds € soit une hausse de 14%. Le secteur du voyage enregistre une progression de plus de 50 % par rapport à 2021 soit un résultat supérieur à 2019 avant la crise sanitaire. D’après  Jean-Matthieu Biseau président du SNSA les personnes sont plus sensibles aux offres d’assistance et souscrivent plus facilement.

L’activité voyage représente 15 % du chiffre d’affaires global de l’assistance en France, soit 652,6 millions d’euros alors que l’activité auto représente 2,57 Mds €, soit 58% du chiffre d’affaires global de l’assistance en France. L’assistance habitation, elle, augmente de 13% par rapport à l’année passée et représente 551 millions d’euros soit 12.5% du chiffre d’affaires global France. Celui de la santé est à 420 millions d’euros soit 9,5% du chiffre d’affaires, une augmentation de 9%.

 

Marché

Cyber : les tensions toujours présentes pour les PME

L’Amrae a publié sa troisième édition du rapport « Lumière sur la cyber assurance ». Les tensions sur le marché persistent sur les prix mais aussi sur la capacité, mais l’association constate un mieux sur le marché de l’assurance cyber. Ce dernier rapport montre que le marché de l’assurance revient en territoire positif pour l’année 2022. Le volume global de primes a augmenté de 72% et la sinistralité est assez basse; elle a diminué de 57% par rapport à 2021. D’après l’Amrae, les taux de prime se stabilisent et le montant des capacités disponibles pour les grandes entreprises augmentent à nouveau.

Cependant le risque cyber est volatil et cette volatilité est perçue comme un facteur de risque par les assureurs. Les assureurs présents sur le marché français ont encaissé 315,7 M€ en 2022, bien loin d’être suffisant pour encaisser plusieurs attaques majeures, comme NotPetya en 2017 qui a couté 5 fois ce montant.

Leaders de l’assurance dommage : classement assurance auto et habitation 2023

Cette année, une distinction est particulièrement notable côté bancassureurs ; une progression en auto et habitation est visible. Les trois assureurs en tête restent inchangés en 2023 avec Covéa, Axa et Macif. Côté habitation la Maif s’installe sur la troisième marche du podium devant Groupama. Société Générale Assurances se place au 14e rang, confirmant ainsi la progression des bancassureurs.

Assurance vie : la collecte nette encore dans le vert

France  Assureurs a présenté en juin des chiffres mettant en avant le maintien de la dynamique de la collecte nette qui reste dans le vert. L’année 2023 est installée dans la stabilité après une oscillation de la collecte nette en assurance vie entre positif et négatif d’un mois à l’autre.

Les quatre premiers mois de l’année se terminent avec une collecte nette positive à 1,3 milliard d’euros. Cette dernière est positive sur les unités de compte à 3,6 Mds€ alors que le fonds euros décollecte. Ce montant s’explique par des cotisations en hausse à hauteur de 1,3 Md€ par rapport à avril 2022, qui atteignent 13,8 Mds€ en avril. Les encours en assurance vie s’élèvent à 1 893 Mds€ fin avril, soit une augmentation de 2,5% sur une année. Les PER représentent 88% des nouveaux encours ce qui montre leur dynamique positive. Les cotisations sur les produits retraite s’établissent à 577 M€ alors que les transferts s’élèvent à 333 M€.

Santé/Prévoyance : le CTip tire la sonnette d’alarme

Certaines préoccupations du Centre technique des institutions de prévoyance (CTip) concernent l’augmentation des dépenses de santé et des arrêts de travail. Malgré la fin de la crise sanitaire, les prestations versées par les institutions de prévoyance ont continué à augmenter, notamment en raison de l’augmentation des dépenses de santé et des effets du programme « 100% Santé ». De plus, les IP ont dû indemniser 30% d’arrêts de travail supplémentaires en 2022 par rapport à 2019. En 2022, les prestations versées par les IP représentaient 6,3 Mds€. Ces facteurs ont conduit à une détérioration des équilibres techniques.

De plus, les réformes annoncées, telles que le transfert de charges de l’Assurance maladie obligatoire vers l’Assurance maladie complémentaire et l’extension du programme « 100% Santé », suscitent également des inquiétudes et des critiques de la part du CTip. Malgré cela, le secteur a obtenu un résultat net positif grâce aux produits financiers, mais l’avenir est perçu comme incertain.

Les livrets creusent l’écart avec l’assurance vie

D’après le dernier « baromètre de l’épargne en France et en régions », le taux d’épargne demeure élevé et les français ont une aversion au risque toujours forte au bénéfice des livrets réglementés. Malgré le cycle inflationniste, le comportement des français reste quasi stable face à cette situation, d’après Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits.

L’enquête confirme l’ancrage de l’épargne dans le pays, malgré les différentes crises. En effet, 84% des Français disposent d’au moins un produit d’épargne. Cependant la part des épargnants déclarant alimenter au moins une fois par mois leur produit d’épargne baisse et passe de 45% en 2021 à 39% en 2022.

Les épargnants se tournent globalement vers les types de produits sans risques, à faible rendement (68%). Cités par 82% des épargnants, les livrets règlementés arrivent en tête. Le critère le plus important pour faire un choix est la clarté de l’offre, d’après 55% de l’échantillon sondé.

Un second test de résistance climatique pour les assureurs

L’ACPR lancera un nouvel exercice de stress test climatique pour les assurances en 2023/2024. Ce stress test a pour vocation d’évaluer la solidité du secteur face aux transitions nécessaires pour un monde neutre en carbone d’ici 2050 en envisageant plusieurs scénarios; un de court terme et deux de long terme déjà présents lors du premier exercice. Ce stress test se fera sur base du volontariat.

Déminage entre Allianz et ses agents

Lors de la convention Mag3 à Toulouse les agents généraux d’Allianz France ont échangé sur leurs préoccupations. Ils s’interrogent sur différents projets de la compagnie, notamment le partenariat avec les Assurances du Crédit Mutuel (ACM) et les rumeurs de rachat du groupe Vilavi (anciennement Assu 2000). Le président d’Agéa, la fédération nationale des syndicats d’agents généraux, exprime son inquiétude quant à ce partenariat avec un bancassureur, soulignant la nécessité de protéger le portefeuille des agents.

Le directeur général d’Allianz France défend la coopération avec le Crédit Mutuel en soulignant l’importance de mutualiser les risques tout en préservant les intérêts du réseau d’agents. Un autre sujet de préoccupation concerne la volonté d’Allianz France de former un réseau d’agents spécialisés en assurance vie et épargne. Les agents expriment leur intérêt pour une association avec les agents vie, mais soulèvent des questions concernant l’application du mandat et les conditions d’exercice.

BPCE Assurance étend son activité IARD

BPCE Assurances IARD a annoncé un projet d’agrandissement en région où déjà 65% des collaborateurs exercent leurs fonctions. Le groupe a choisi d’étendre son site lensois pour implanter de nouvelles activités comme la prise en charge des clients assurés des caisses d’épargne et des Banques populaire. Une centaine de nouveaux collaborateurs seront certainement recrutés d’ici la fin de l’année prochaine. L’un des chantiers prioritaires du groupe est l’équipement des clients bancaires en produits d’assurance.

Avec le décès de Denis Kessler, une période d’incertitude s’ouvre chez SCOR

Après être resté 21 ans aux commandes du groupe Scor, Denis Kessler figure du groupe, s’est éteint. Après l’annonce de son décès, le cours de Scor s’est clôturé sur un gain de 6.13% à la Bourse de Paris. Le féroce opposant à une offre publique d’achat (OPA) ne pourra plus protéger le groupe des attaques de rachat de certains assureurs comme il l’avait fait précédemment avec Covéa qui avait proposé 43€ par action en 2018. Aujourd’hui le groupe vaut 24,93€ par action et sa capitalisation boursière est de moins de 4,5 milliards d’euros soit 10 fois moins que celle de Munich Re, le numéro un mondial du secteur.

Législation

Loi Lemoine : les changements et questions constatés

La loi Lemoine fait bouger l’assurance emprunteur un an après son entrée en vigueur. L’objectif de faire baisser les tarifs n’est cependant atteint qu’en partie alors que l’inclusion a, elle, progressé. Les deux objectifs de cette loi sont de baisser le coût grâce à la résiliation infra-annuelle (RIA) et d’étendre l’assurabilité avec la suppression du questionnaire de santé. La loi a été efficace pour crée un marché de reprise, les volumes de résiliations ont été multipliés par trois soit 3% des encours. La loi Lemoine a ainsi véritablement porté ses fruits sur la RIA mais la concurrence tarifaire ne joue pas à plein.

La suppression des questionnaires de santé a conduit 80% des alternatifs à appliquer des majorations sur les prêts Lemoine, égalant un surcout moyen de 20 à 25 % avec des variations fortes selon les acteurs. Les alternatifs ont dû absorber un risque accru de sinistralité en modifiant leur politique tarifaire contrairement aux bancassureurs qui ont pu faire jouer la mutualisation avec leur large portefeuille.

La loi peine à se faire un nom auprès des clients, car d’après l’étude réalisée par PwC, 66% des sondés savent qu’ils ont la capacité de résilier à tout moment, et la moitié d’entre eux ignorent comment s’y prendre. Les commerçants ainsi que les cadres et professions intellectuelles sont les mieux informés: ils représentent respectivement 18% et 17 %. 48 % des assurés estiment payer leur assurance de prêt trop cher selon l’étude.

 

Devoir de vigilance des assureurs : directive votée par le Parlement européen

Le Parlement européen a adopté ce mois-ci la proposition de directive sur le devoir de vigilance des entreprises. Ce texte rend responsable les assureurs des violations des droits humains et des normes environnementales commises par leurs client directs. Cette proposition fait suite à l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza au Bangladesh le 24 avril 2013, visant ainsi une meilleure protection des droits humains et de l’environnement de la part des grandes entreprises.

En plus de l’approbation de cette proposition, les eurodéputés ont imposé à toutes les entreprises visées par la directive, d’adopter un plan de transition pour vérifier la réalité de leurs engagements en matières de climat.

L’amélioration des informations aux clients poussée par le CCSF

Après la saisi de Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, le  Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a publié quatre préconisations afin de simplifier l’accès à l’information des clients en assurance habitation, notamment concernant les garanties supplémentaires.

L’assureur doit tout d’abord régulièrement envoyer un rappel des caractéristiques du bien assuré. Il doit envoyer un avis d’échéance annuel à son assuré, rappelant à ce dernier la nécessité de contacter son assureur pour le tenir informé de l’évolution de ses besoins. Des exemples concrets des situations nécessitant une adaptation des garanties devront y figurer.

Aussi, l’assureur doit s’assurer d’échanger de façon périodique (soit tous les 5 ans au plus tard). Enfin, en fonction des besoins du client, l’assureur  doit proposer des adaptations du contrat et ainsi du tarif.

 

Résiliation en trois clics : une lente mise en place par les assureurs

Le 1er juin 2023, le décret d’application de la loi en faveur du pouvoir d’achat et de la protection des consommateurs a été voté mais un délais de 3 mois a été accordé pour les assureurs afin de mettre en place la nouvelle modalité de résiliation permettant aux consommateurs de résilier leur contrat d’assurance en 3 clics. Plusieurs groupes admettent que le dispositif n’a pas encore été mis en place. Cette nouvelle modalité de résiliation a pour vocation de contrer les pratiques dissuasives des assureurs en facilitant les résiliations.

 

PER : vers une nouvelle réglementation des frais sur transfert

Le Sénat français a adopté un amendement visant à réglementer les frais de transfert des anciens contrats de retraite supplémentaire vers le plan d’épargne retraite (PER). Selon cet amendement, les frais de transfert seront fixés par décret afin de faciliter la réorientation de l’épargne vers les PER. L’objectif est d’encourager le transfert des fonds placés sur les anciens contrats vers les PER en plafonnant les frais à 1 %, contre 5 % actuellement. Cette mesure vise également à harmoniser les régimes de frais applicables aux transferts de contrats vers les PER. Toutefois, cette réglementation des frais sur transfert doit encore être confirmée par l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi « industrie verte ».

 

 

Sources :

La percée de l’intelligence artificielle dans le secteur de l’assurance

La percée de l'intelligence artificielle dans le secteur de l'assurance

Selon l’IDC (International Data Corporation), le montant investi dans le développement de l’intelligence artificielle pourrait dépasser 300 milliards de dollars d’ici 2026. Selon McKinsey, l’usage de l’IA favoriserait la productivité et réduirait les coûts opérationnels de 40% d’ici 2030.

Bien que l’usage des nouvelles technologies de ce type occasionne de nombreux avantages pour les compagnies d’assurance, les risques qui y sont liés sont tout aussi conséquents et les maitriser est indispensable pour assurer une utilisation optimale de l’IA et en faire une avancée majeure.

 
Les avantages de l’intelligence artificielle

Tarification et provisionnement

Grâce à sa capacité à rassembler et traiter un très grand nombre de données, l’intelligence artificielle et ses développements permettent l’amélioration des méthodes de tarification.

L’arrivée du Machine Learning dans la profession a renforcé la précision du traitement des données effectué pour déterminer les polices d’assurance, en rassemblant de très nombreuses données, à la fois internes et externes, et a automatisé leur traitement. Cet outil est déjà bien utilisé dans la tarification des branches d’assurance non-vie et n’est pas un phénomène nouveau dans le secteur.

Le développement de l’IA permet cependant aux assureurs d’avoir accès à des données de sources multiples. Dès lors, la tarification et le développement de nouveaux produits d’assurance personnalisés, voire même de micro-couvertures adaptées à des besoins spécifiques sont des points positifs à l’avancée de l’IA dans le secteur. En effet, grâce à ces multiples données, le risque individuel est mieux prédit et les polices peuvent être tarifées de manière plus précise en augmentant le nombre de paramètres pris en compte dans les modèles. Ces assurances, notamment dans le domaine de l’auto, s’adapteront aux comportements et activités des assurés grâce à une analyse de données plus fine, par exemple via une modélisation dynamique des comportements.

L’utilisation de l’intelligence artificielle connectera en temps réel l’assureur et l’assuré, ce qui aura pour conséquence le développement d’un nouveau business model : des polices d’assurance tarifées, achetées et liées en temps réel.

De plus, le développement de techniques d’intelligence artificielle permet également de mieux étudier les développements de sinistres en portefeuille, permettant de différencier et modéliser les sinistres à développement plus long et d’impacter la stratégie de provisionnement. Ces techniques permettent également de déterminer les sinistres qui coûteront chers le plus rapidement. Ces avancées rendent donc les modèles utilisés de plus en plus précis puisqu’ils tiennent compte des caractéristiques des sinistres, ce qui donne une meilleure modélisation de la partie sévérité de la tarification car la projection des montants futurs restant à payer est plus précise.

 

Prédiction et gestion des sinistres

Outre la tarification, la percée de l’IA peut avoir une contribution significative au niveau de la gestion des sinistres.

Les modèles de Machine Learning développés dans le cadre de la prévision du volume de sinistres sont déjà implémentés dans la méthodologie actuelle. Cependant, l’utilisation de l’IA pourrait permettre une automatisation quasi-complète du processus de gestion. En effet, l’analyse des sinistres pourrait être accélérée, notamment en assurance auto, via le Deep Learning et le traitement des dégâts par le biais d’images provenant d’un smartphone ou la reconnaissance visuelle, en plus des données historiques de l’assureur.

Les algorithmes, nourris par ces données, permettent notamment de prédire les demandes d’indemnisation et de faire de la prévention à ce sujet car ils seront optimisés pour détecter quel assuré est susceptible de faire une demande d’indemnisation et prédire les évènements qui pourraient se déclencher et favoriser des sinistres.

De plus, l’IA favoriserait un traitement rapide et instantané de la prise en charge, de l’indemnisation et de la déclaration des sinistres. Cela réduirait la charge financière des compagnies d’assurance et stimulerait la satisfaction client et leur rétention. Un exemple concret est le cas de l’insurtech américaine Lemonade, qui aurait effectué le règlement de sinistre le plus rapide de l’histoire : en 3 secondes.

La combinaison de l’intelligence artificielle avec le volume de données dont disposent les assureurs pourrait également améliorer l’évaluation d’autres dommages à différents niveaux. Plus particulièrement, le montant d’indemnisation et le degré d’invalidité pour certains types de blessures ou à l’inverse, l’analyse des motifs de refus d’intervention dans le cadre d’assurance maladie ou invalidité pourrait être facilitée.

 

« L’IA favoriserait un traitement rapide et instantané de la prise en charge, de l’indemnisation et de la déclaration des sinistres. »

 

Détection de fraude

L’implémentation de l’IA pour détecter les fraudes dans l’assurance est une pratique de plus en plus courante dans l’industrie. En effet, un cas bien précis concerne l’analyse des demandes de remboursement grâce à des algorithmes sophistiqués en identifiant des fraudes potentielles.

Ces algorithmes peuvent examiner les tendances et les anomalies pour détecter les comportements frauduleux. Parmi ces outils utilisés, on retrouve l’analyse de texte qui identifie des informations contradictoires ou incohérentes dans les demandes de remboursement. L’analyse de l’image permet d’identifier des modifications apportées aux photos envoyées à l’assureur pour montrer les dégâts lors de l’ouverture d’un sinistre. Enfin, l’analyse des modèles comportementaux permet d’identifier les comportements inhabituels ou suspects d’un client et peut même déceler des comportements anormaux de la part des réseaux de distribution.

Cependant, l’utilisation de l’IA pour la détection de fraude en assurance pose des questions majeures telles que les données biaisées ou incomplètes qui peuvent entrainer des erreurs de détection, ou encore la question de la confidentialité et la protection des données du client. Ces problèmes sont toujours à l’étude dans le monde académique et des améliorations voient le jour.

 

Ses limites pour le secteur et la profession

Malgré la liste, non-exhaustive, des avantages explicités ci-dessus, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur suscite des peurs et entraine des risques dont il faut avoir conscience et pour lesquels il faut être préparé.

Inquiétudes concernant la conformité et l’éthique

L’utilisation de technologies génératives soulève notamment des questions de conformité et d’éthique, car elles sont basées, pour certaines, sur des modèles probabilistes qui ne sont pas conçus pour respecter des politiques strictes. En outre, ces technologies accumulent des données pour se raffiner continuellement, ce qui rend difficile la suppression des données et des informations de leur base de connaissances.

 

« Il est nécessaire de prendre le temps de comprendre ces systèmes, très souvent décrits comme des boîtes noires. D’ailleurs, les ouvrir est possible, mais cela demande les bonnes compétences spécifiques. »

 

De plus, étant donné que ces technologies prédisent des réponses pertinentes en fonction de l’observation et de la reproduction de ce sur quoi elles ont été formées, elles peuvent être biaisées, ce qui peut être difficile et coûteux à corriger pour l’utilisateur qui n’est pas prêt à gérer ce biais. En effet, afin de détecter ces biais, il serait nécessaire d’effectuer des tests pour repérer ces défauts dans l’ensemble des données.

Cependant, l’utilisation de l’IA et ses conséquences sont sujettes au programmeur ou à l’utilisateur derrière cette technologie, qui peut également être biaisé. Dès lors, il est nécessaire de prendre le temps de comprendre ces systèmes, très souvent décrits comme des boîtes noires. D’ailleurs, les ouvrir est possible, mais cela demande les bonnes compétences spécifiques.

 

L’intuition actuarielle

Concernant l’intuition actuarielle, l’intelligence artificielle ne pourra pas faire office de substitut pour l’ensemble des risques impactant le marché.  Il existe notamment des risques spéciaux (tremblements de terre, risques politiques, etc.) pour lesquels peu de données historiques existent et pour lesquels l’expertise de l’actuaire sera toujours nécessaire. Dans ce cas de figure, évaluer le risque ne dépend pas seulement de l’estimation des pertes finales, mais d’autres facteurs, tels que le rachat de réassurance ou encore les exigences de solvabilité de l’entreprise, que l’IA ne peut pas prendre en compte à ce stade.

Cependant, l’IA peut dans certains cas fournir de nouvelles perspectives afin de guider les actuaires à prendre de bonnes décisions. La combinaison de l’IA et l’intuition est alors clé.

 

L’interprétation des résultats

Au-delà de ces risques spéciaux, l’interprétation des résultats générés par les modèles de Deep Learning et Machine Learning nécessitent une réflexion différente qui implique une connaissance du business, que seul un actuaire qui connait l’activité peut avoir. En effet, les actuaires ont le pouvoir de contextualiser les résultats, expliquer ce qu’ils signifient en établissant un lien avec les activités de l’entreprise et comment ces résultats alimentent d’autres résultats.

 

L’adaptation du secteur au développement de l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle et ses nombreux développements ne sont pas inconnus au marché. En effet, les insurtechs, depuis leur apparition dans le milieu des années 2010, sont des pionnières dans l’utilisation de cette dernière. Depuis ces dernières années, les insurtechs se font de plus en plus reconnaitre dans le secteur car elles sont prêtes à changer les méthodes traditionnelles en adoptant l’IA. Capgemini distingue en particulier trois types d’insurtech sur le marché : les « full carriers », qui développent de nouveaux produits d’assurance innovants et les distribuent (Alan, Luko, Qover), les distributeurs et les « enablers » tel qu’Akur8, qui fournissent des solutions technologiques aux compagnies d’assurance traditionnelles. Les assureurs évolueront avec cet environnement changeant en travaillant plus étroitement avec  ces insurtechs dans le cadre d’un écosystème plus large et en remplissant de nouveaux rôles au sein de celui-ci en tant que directeur et fournisseur de produits d’assurance « actifs ».

En matière de règlementation européenne, l’Union Européenne est actuellement en discussion pour le projet d’une réglementation intitulée AI Act, qui serait d’application d’ici 2025. En effet, la loi prévoit une exigence initiale pour la documentation et l’évaluation des applications de l’intelligence artificielle, notamment dans le cas de l’assurance vie et l’assurance maladie qui sont définies par l’UE comme des cas à haut risque. Cependant, l’entrée en vigueur de cette loi aura un impact pour les actuaires et leurs tâches. À l’avenir, lors de la sélection de modèles statistiques pour le calcul des risques de souscription, la classification selon la loi sur l’IA devra également être prise en compte et documentée.

De manière générale, l’arrivée de l’IA entraine une transformation du métier d’actuaire et une évolution vers des processus hybrides. S’intéresser aux nouvelles technologies et aux nouveaux langages (R, Python) sont des compétences de plus en plus recherchées dans la profession et ce n’est pas étonnant car les actuaires auront toujours un rôle clé dans l’analyse des données et leur interprétation, tout cela dans un environnement soumis à des contraintes réglementaires strictes. Les actuaires auront un autre rôle clé dans la persuasion de la direction, de la pertinence des modèles utilisés et des résultats produits. Cette évolution exigera également une collaboration plus accrue entre les profils d’actuaires classiques et les profils orientés vers la data science.

 

« L’arrivée de l’IA entraine une transformation du métier d’actuaire et une évolution vers des processus hybrides. »

 

La crainte de voir une diminution de la demande de profils actuariels n’est donc pas à l’ordre du jour. Les actuaires seront toujours cruciaux dans le développement de l’IA au sein des compagnies d’assurance. Ils seront indispensables dans l’évaluation des risques, en utilisant des modèles statistiques pour éclairer le développement de l’IA, la validation des modèles, en évaluant l’équité et la précision des algorithmes d’IA, la conformité des systèmes IA à la réglementation et à son utilisation de manière éthique. Au vu de l’évolution de l’IA, les actuaires pourront se développer en adoptant les bases de la data science, une compétence de plus en plus recherchée par les compagnies d’assurance.

 

Conclusion

Comme nous l’avons vu, l’implémentation de l’intelligence artificielle et de ses spécificités peut être un avantage considérable dans un marché où la concurrence est accrue. De manière générale, elle permet de réduire les coûts de l’assureur dans plusieurs domaines et être plus compétitif sur le marché en proposant des produits alignés avec les besoins des assurés.

L’intelligence artificielle est en train de révolutionner l’actuariat. Par conséquent, s’adapter à ces technologies et avoir une bonne compréhension de son impact dans l’amélioration de la profession est un défi auquel les actuaires font face et devront continuer à faire face dans les mois à venir.

Enfin, un avantage auquel on ne penserait pas quand on parle d’IA est qu’elle permettra de se focaliser davantage sur l’aspect humain. Grâce à l’automatisation des éléments de calcul ou d’administration, les actuaires auront davantage de temps à consacrer à des activités à plus forte valeur ajoutée, auxquelles l’intelligence artificielle apportera de nouvelles informations utiles aux actuaires pour prendre des décisions.

 
Sources:

Restez au courant – Mai 2023

On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

  1. Fusions, acquisitions, cessions
  2. Produits
  3. Marché
  4. Résultats
 

Fusions, acquisitions, cessions

 

SMABTP entre au capital d’une start-up

SMABTP, spécialiste de l’assurance de biens et de responsabilité, a récemment investi dans le capital de la start-up Keepéo, qui a développé une plateforme destinée à l’accompagnement dans le secteur de la construction.

Cette plateforme facilite la conception du dossier d’ouvrages exécutés que tous les constructeurs ont dans l’obligation de remplir.

Avec cet investissement, SMABTP souhaite : « donner à l’entreprise les moyens d’accélérer son développement commercial et nous engager pour faire découvrir cette solution innovante à nos sociétaires. »

 
Nouvelle filiale pour Vyv

L’UMR rejoint officiellement le groupe Vyv et devient son assureur unique pour les activités d’épargne retraite individuelle.

Cette intégration est l’aboutissement de plusieurs étapes, notamment de l’obtention de son agrément FRPS en décembre 2022 et après le vote à l’unanimité des conseils d’administration des deux acteurs et d’Harmonie Mutuelle et MGEN.

Pour le groupe Vyv, cette adhésion permettra d’étoffer la diversité des offres de protection proposées à ses membres. De son côté, l’UMR voit cette adhésion comme une opportunité d’assurer ses services à l’égard de ses assurés en intégrant un groupe mutualiste prudent.

 
Axa acquiert la filiale espagnole de GACM

L’assureur français a racheté GACM España, filiale espagnole du Groupe des Assurances du Crédit Mutuel, via Axa Espagne.

Cette opération, dont le montant s’élève à 310 millions d’euros, devrait se finaliser dans le courant de cet été.

L’objectif d’Axa est de renforcer son positionnement sur le territoire espagnol.

 
SMABTP arrive aux Pays-Bas

SMABTP s’impose comme leader de l’assurance sur le marché de la construction en devenant actionnaire de référence de DUPI, agence de souscription spécialisée en marine et construction.

Plus particulièrement, SMABTP détient 58,56% des parts de l’agence, qui a engrangé 223,3 millions d’euros de primes intermédiées en 2022.

Avec cette alliance, SMABTP pourra mieux assurer les chantiers de construction aux Pays-Bas et apportera son expertise aux acteurs couverts par DUPI.

 
Achat de LeasePlan finalisé

Restez au courantComme annoncé en novembre dernier, Société Générale vient de finaliser l’achat de LeasePlan, géant de l’automobile néerlandais, pour un montant de 4,8 milliards d’euros.

Avec une flotte totale de 3,3 millions de véhicules, Société Générale a pour ambition d’accroitre sa flotte de 6% par an et ainsi devenir un acteur important sur le marché. Rappelons que Société Générale a cédé à Crédit Agricole des actifs d’environ 500 millions d’euros.

ALD, la filiale de Société Générale par laquelle cet achat s’opère, acquiert un nouveau statut de compagnie financière holding, et sera dorénavant sous l’autorité de la BCE.

 

Produits

Certiloc, le nouveau service de Sada Assurances

Sada Assurances, filiale de l’assureur allemand DEVK et spécialiste des professionnels de l’immobilier, lance Certiloc à destination de ses courtiers et administrateurs de biens.

Plus précisément, ce nouveau service permet de délivrer un agrément de solvabilité afin de vérifier la validité des dépôts de dossier pour les courtiers et administrateurs de biens.

Selon le président, cela permettra « d’accélérer l’entrée dans les lieux d’un locataire et de rassurer les propriétaires non occupants, en garantissant la perception du montant de leurs loyers en cas d’impayés. »

 
Dépendance : Tutélaire lance une nouvelle offre

Dans la suite de la proposition de loi incitant les français à souscrire à une assurance dépendance, Tutélaire lance « Sâge autonomie », accessible à tous.

Distribué via deux partenariats avec la MSP et la Mutuelle complémentaire d’Alsace, ce nouveau produit couvre la dépendance partielle et est fixé sur les critères d’évaluation de l’Allocation personnalisée d’autonomie. En outre, le capital forfaitaire est de 1500€ en Gir 4 et une rente mensuelle en GIR 3.

Côté tarification, la mutuelle estime un ratio sinistres à primes entre 80 et 90% mais se réserve le droit d’augmenter ses tarifs.

 
« Eres La Vie »

La compagnie Eres spécialisée en épargne salariale, retraite et actionnariat salarié, lance « Eres La Vie », son premier produit d’assurance vie.

Disponible via les CGP et les courtiers, ce nouveau produit propose 400 supports, dont 40 en immobilier et 11 fonds de capital investissement. De plus, un tiers des supports sont labélisés ISR, Greenfin ou Finansol.

Spirica, la filiale d’assurance vie du Crédit Agricole, assure ce nouveau produit sur le marché de l’assurance vie.

 

Lyanne lance deux nouveaux services

L’assurtech Lyanne, spécialisée dans le diagnostic de contrats d’assurance, lance deux nouveaux services afin d’aider les compagnies d’assurance à gérer les réclamations de leurs clients et les recours.

L’atout du service est de fournir une réponse en maximum 30 jours aux assurés, ce qui permettrait aux assureurs de respecter le délais des 60 jours pour la réclamation. Concernant les recours, les indemnités, habituellement abandonnées, pourront être récupérées par les assureurs.

 

Digitalisation des constats de dégâts des eaux

L’assurtech Watio propose une nouvelle solution destinée à la digitalisation du constat de dégâts des eaux. Avec cette solution, remplir le constat se fera plus rapidement : en 5 minutes au lieu de 30 habituellement. L’assuré sera accompagné à chaque étape jusqu’à la signature et le constat sera directement envoyé à la compagnie d’assurance.

Selon le fondateur, cette solution permettrait d’aider à la fois les assurés et les assureurs, notamment car les dégâts des eaux représentent le sinistre le plus fréquent pour l’assurance habitation.

Sa première version est actuellement testée chez Allianz, Axa, la Macif et Covéa.

 

Lancement de la propre plateforme de pièces de réemploi pour la Maif

La Maif lance son propre réseau de mise en relation entre recycleurs, réparateurs et experts pour inciter à l’utilisation de pièces de réemploi dans les réparations auto, l’objectif étant de favoriser l’économie circulaire et bénéficier d’un réseau efficace et opérationnel pour répondre à la demande. Pour faciliter cette mise en relation entre les différents acteurs, La Maif a lancé sa propre plateforme : un « hub » de la pièce de réemploi pour faciliter la commande et le sourcing au sein des recycleurs.

Actuellement en cours de déploiement sur l’ensemble du réseau de réparateurs et experts avec lesquels travaille la Maif, ce dispositif compte déjà 1500 réparateurs sur 3000 qui en sont équipés.

 

Marché

Nouveau réseau d’agents spécialisés en assurance vie

Selon plusieurs sources, la filiale française de l’assureur allemand Allianz envisage de créer un réseau d’agents spécialisés en assurance vie pour augmenter sa compétitivité. L’objectif à terme est de rassembler 250 agents d’ici 5 ans.

Ces agents seront concentrés sur des villes qui ne sont pas soumises à des accords avec d’autres agents Allianz. Cette pratique est similaire à celle de ses concurrents comme Axa et ses agents A2P. Cependant, selon Mag3, ces nouveaux agents devraient faire partie du seul réseau rassemblant 1800 agents.

 
Lancement de la Fondation Covéa

Restez au courantMi-mai, Covéa a lancé sa première fondation d’entreprise : la Fondation Covéa. Sa présidence sera assurée par Laurent Tollié, DG délégué.

Avec un budget annuel de 4 millions d’euros, Covéa souhaite défendre trois causes importantes, à savoir le droit des femmes, l’inclusion sociale et les savoirs relatifs à cette inclusion. Les collaborateurs du groupe mutualiste participeront activement aux activités de cette fondation, notamment via des missions de mentorat.

 
 
Fin de conflit entre Crédit Mutuel et Arkéa

Début mai, Crédit Mutuel, Arkéa et les 18 fédérations membres du groupe ont mis fin à un conflit de plus de 10 ans avec la conclusion d’un accord : l’autonomie des fédérations membres tout en préservant la cohésion du groupe Crédit Mutuel.

Pour assurer les intérêts des fédérations, cet accord annonce la nomination d’un vice-président délégué, à savoir le président d’Arkéa Julien Carmona, ainsi que la mise en place d’un droit véto pour ces dernières afin de sécuriser l’emploi et un « guide de bonnes pratiques commerciales ».

 
La CSDDD dans un débat européen

Début mai, les députés européens ont voté le projet de directive concernant le devoir de vigilance des entreprises en matière de développement durable, impactant les compagnies d’assurance. En effet, les assureurs pourraient être responsables des violations des droits humains et des normes environnementales de leurs clients. Cependant, certains établissements financiers, tels que les fonds de pension et fonds d’investissements alternatifs sont uniquement soumis à un contrôle de leurs clients.

Cette décision a fait l’objet d’un débat entre le Parlement européen et le Conseil européen.

 
La loi industrie verte inquiète les assureurs

Décarboner le marché financier en réorientant 2 000 milliards d’euros d’encours de l’assurance vie et épargne-retraite vers des investissements non cotés fait réagir France Assureurs et l’Association des assureurs mutualistes, qui craignent un impact sur les différentes offres sur le marché.

En effet, le gouvernement souhaiterait définir des « profils d’allocation » qui comprendraient un montant minimum d’unités de compte investis des actifs non cotés. Le directeur général de France Assureurs privilégie d’autres pistes, notamment la gestion sous mandat.

De plus, les épargnants n’auront pas la liberté de retirer leurs avoirs pour les actifs non cotés, « à faible liquidité », ce qui entraine un risque pour les assureurs.

La rentabilité moins efficace de ces actifs inquiète également les investisseurs.

 
Vilavi dans le viseur d’Allianz France

Le groupe de courtage Vilavi, ex-Assu 2000, pourrait potentiellement être racheté par Allianz France. En effet, ce dernier serait en discussion à cet effet, selon « La Lettre de l’Expansion », et pourrait faire une offre dans quelques semaines.

Allianz France est accompagné par Deloitte et le cabinet d’avocats August Debouzy pour cet éventuel rachat, dont le prix serait estimé entre 300 et 350 millions. Cependant, cela pourrait entrainer des tensions entre Allianz et ses agents généraux, ainsi qu’avec les assureurs partenaires du groupe de courtage.

D’autres acteurs du marché seraient également intéressés par cette vente.

 
Des mutuelles en route pour Matignon

Les services du Premier ministre s’apprêteraient à lancer leur appel d’offres dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires. Les services du Premier ministre devraient donner le coup d’envoi des premiers appels d’offres puis le ministère de l’Intérieur devrait suivre. En plus de la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires, cet appel d’offre prévoit aussi l’instauration d’une couverture santé au 1er janvier 2024, qui devrait concerner plus de 4000 agents actifs répartis dans la centaine de services qui assistent la Première ministre.

Trois mutuelles seraient en piste pour candidater, dont Intériale qui est spécialisée dans la couverture des agents du ministère de l’Intérieur, aux côtés d’Axa récemment partenaire ; Mgéfi, mutuelle référencée au ministère de l’Economie et des Finances et enfin la MGEN, qui d’après son directeur général, Fabrice Heyriès, indique : « La procédure d’appel d’offres va peser sur les niveaux de frais et nous sommes les seuls à disposer d’un outil industriel en capacité de traiter de grosses séries. »

 
Generali : Des oppositions mais des comptes agrées

Francesco Gaetano Caltagirone, le troisième actionnaire de Generali n’a pas approuvé ses comptes lors de l’assemblée générale du groupe d’assurance italien tenue le 28 avril. Malgré des précédents conflits lors de l’assemblée générale en 2022, la dernière en date, moins agitée, a conduit à l’approbation des états financiers du groupe Generali, de son dividende de 1,16 euro par action, versé à partir du 22 mai 2023, ainsi que de son plan d’actionnariat pour les employés du groupe.

La politique de rémunération a mené à deux résolutions votées durant cette assemblée générale – divisée en deux parties, d’après l’agence Dow Jones : « 70% des votes en faveur de la rémunération est un très bon résultat, signe que le marché continue d’apprécier les mesures prises par la direction. Une participation de 63,22 % du capital est un résultat très intéressant, pour une assemblée qui n’a pas décidé du renouvellement du conseil d’administration ».

 
Vers un investissement responsable

Depuis l’an dernier, la loi Energie Climat impose à chaque assureur de détailler son approche de l’investissement responsable dans un rapport, ils permettent d’accéder à une quantité immense d’informations où les assureurs exposent la stratégie qu’ils mettent en place pour mieux intégrer les enjeux extra-financiers dans leur politique d’investissement. Selon le cabinet Addactis, 86 % des dossiers étudiés mentionnent par exemple l’exclusion du charbon, contre 41 % pour les énergies fossiles non conventionnelles et 36 % pour la violation des droits humains, signe d’un niveau de maturité bien différent d’un sujet à un autre.

La mesure de l’impact des investissements sur la biodiversité ne sera obligatoire qu’à partir de cette année mais déjà 59 % des assureurs ont commencé à y travailler dès l’an dernier. Aussi les acteurs devront compléter leur rapport avec 14 indicateurs récemment rendus obligatoires, comme les émissions de CO2, le rejet de déchets dangereux ou encore l’amplitude des écarts salariaux qui les challengera à calculer les « principales incidences négatives » (PAI) de leurs investissements sur l’environnement et la société.

 
Plus de 3.000 communes en arrêté Cat Nat

Après l’épisode de sècheresse de l’année 2022, un premier arrêté de catastrophe naturelle vient d’être publié et plus de 3 000 communes françaises sont concernées. Le coût engendré par la sécheresse est estimé à 2.9 Mds d’euros pour l’année 2022 soit un pic historique d’après France Assureurs.

Un premier arrêté de catastrophe naturelle relatif aux phénomènes de retrait-gonflement des sols argileux en 2022 a aussi été publié récemment et près de 3 470 communes ont été touchées par des mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols durant l’exercice. D’après la carte interactive conçue par le cabinet d’expertise Eurexo, le Sud-Ouest, la zone à cheval entre le Sud de la Nouvelle-Aquitaine et le Nord des Pays de la Loire mais aussi la grande moitié Est du pays qui a été impactée avec une large bande allant de la région Paca jusqu’au Hauts-de-France ont été impactés par le phénomène de RGA.

 
Validation des comptes d’Axa mais déception de Reclaim Finance

L’ensemble des résolutions de l’assemblée générale a été adopté par au moins 94 % des votes en 2023, dont notamment l’approbation des comptes et la fixation du dividende à 1.70 euro par action. Un nouveau plan climat est bientôt officialisé, Reclaim Finance, organisation ayant pour objectif de mettre la finance au service de la justice sociale et climatique, est notamment intervenue par le biais de son porte-parole John Beard, durant l’assemblée générale pour alerter sur les impacts humains et environnementaux de futurs terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) au Texas dont il est originaire.

La réponse du groupe a déçu cette organisation qui estime « qu’Axa et ses pairs devraient immédiatement cesser de soutenir le développement de projets de GNL et, plus généralement, d’énergies fossiles ». Le groupe Axa a annoncé en octobre 2021, qu’il «  renforce ses exclusions existantes vis-à-vis des secteurs du pétrole et du gaz, avec un accent particulier sur les activités non-conventionnelles et les nouvelles explorations ».

Résultats

 
Résultats premier trimestre BPCE

Le premier trimestre de cette année s’est avéré compliqué pour le groupe bancaire mutualiste. En effet, son produit net bancaire (PNB) a diminué de 5 % en un an, s’affichant à 5,8 milliards d’euros. Son résultat net part du groupe a aussi baissé de 29 % et est affiché à 533 millions d’euros. Selon le groupe, ces chiffres sont les résultats des effets liés à l’épargne réglementée, dont le groupe détient près de 30% des parts de marché.

Cependant, le président du groupe affirme « la solidité des comptes de BPCE », dont les fonds propres sont affichés à 70 milliards d’euros.

 
L’année 2022 pour les bancassureurs

L’Argus a récemment publié son classement bancassurance 2023.

L’an dernier, l’assurance vie n’a pas réellement progressé, impactée par la remontée des taux et les mauvaises performances de marché. Cependant, cette dernière a tout de même eu un résultat positif sur le chiffre d’affaires des assurances du Crédit Mutuel (+10,1%) et de Prépar Vie (+18,7%).

L’activité dommages a été relativement dynamique. L’ensemble des chiffres d’affaires pour cette activité a progressé. Le classement reste identique à celui de 2021, avec dans le top 3 : BPCE Assurances (3), GACM (2) et Crédit Agricole Assurances en première position.

 
L’assurance vie continue de faire grise mine face au Livret A

Le livret d’épargne règlementée et le livret de développement durable et solidaire ont regroupé plus de 25 milliards d’euros de collecte nette, soit 10 fois plus que l’assurance vie qui a amassé 2.6 milliards d’euros. Tous produits confondus, les assureurs subissent les retraits de capitaux sur les fonds en euros.

En 2022, les assureurs ont servi un rendement en hausse pour la première fois depuis trente ans tandis que les plans d’épargne retraite ont affiché une collecte nette mensuelle de 463 millions d’euros. Les détenteurs d’assurance-vie ont retiré des fonds pour financer la vie courante, l’achat immobilier et faire face à l’inflation. En outre, la hausse des décès a également contribué aux sorties de capitaux.

 
Résultats 2022 Alan

En 2022 le néo-assureur, a terminé l’année avec une augmentation de 82 % du chiffre d’affaires et un résultat technique déficitaire mais en amélioration face à 2021 qui était de 51.8 contre 15.2 millions d’euros en 2022. Cette amélioration est certainement dû au fruit de la politique de rétablissement de l’équilibre technique du portefeuille français.

Les pertes, elles, se sont creusées passant de 60.5 à 72.4 millions d’euros entre 2021 et 2022, indicateur assumé par le néo-assureur au titre de son développement qui est mis en parallèle de la croissance des primes acquises assurantielles en progression de 82 % en 2022. Les pertes résultent de la progression des dépenses liées au développement du groupe, comme la masse salariale ou encore des coûts de développement informatiques. Cela étant à fin 2022, le nombre d’assurés a augmenté de près de 50 % et son ratio de solvabilité est de 383%.

 
Résultats 2022 Médicis

La mutuelle de retraite professionnelle supplémentaire (MRPS) Médicis, affiliée à la Sgam Malakoff Humanis a publié ses résultats et termine l’année 2022 en berne. Ses cotisations s’élèvent à 44.7 M€ en 2022 contre 45.7 en 2021 et son résultat d’exploitation est de 1.2 M en 2022, soit une baisse de 0.6 M€ en suivant la même tendance entre 2021 et 2022.

Marqué par une hausse des taux d’intérêt et la baisse du marché des actions en 2022, le portefeuille des placements de La mutuelle de retraite professionnelle supplémentaire Médicis a généré une perte de 301.9 M€ qui s’explique par une contribution négative des obligations et une contribution négative du portefeuille de performance et surtout des actions cotées.

 
Résultats 2022 MACSF

Pour ses résultats de 2022, la mutuelle des professionnels de santé affiche un résultat net de 247 millions d’euros, en baisse de 6%. Cependant, ses fonds propres consolidés ont augmenté et ont atteint 3,8 milliards.

En vie, la mutuelle présente un chiffre d’affaires de 2 228 millions, en baisse de 1,4%. L’activité d’assurance vie a atteint 1 481 millions (1 537 millions en 2021).

En non-vie, l’activité a atteint 709 millions d’euros, en progression de 4,4%. Cela a notamment été porté par l’assurance dommages aux biens des particuliers et la RC professionnelle et la protection juridique.

Le ratio de solvabilité est de 288%.

 
Résultats T1 Allianz France

Concernant ses résultats du premier trimestre, Allianz France est positif.  En effet, son volume de primes a atteint 3,64 milliards d’euros, une augmentation de 0,6% par rapport à la même période en 2022, et son chiffre d’affaires a également augmenté de 177,8%, et a atteint 154 millions d’euros.

En IARD, le volume d’affaires a atteint 1,51 milliard et son bénéfice net est affiché à 151 millions, soit une augmentation de 1,4%. Le ratio combiné est de 90,7%.

En assurance de personnes, le bénéfice net a augmenté de 13,3%, atteignant les 183 millions.

 
Résultats T1 Axa France

Axa France a également publié ses résultats pour son premier trimestre de l’année. Son chiffre d’affaires a atteint 7,326 milliards d’euros, en baisse de 4% comparé au premier trimestre 2022.

Cette baisse est notamment expliquée par l’activité santé pour laquelle l’assureur a perdu deux contrats internationaux d’un montant de 500 millions d’euros. Cependant, l’assurance vie en fonds euros a progressé de 4%.

En dommages, le chiffre d’affaires a progressé de 4%, avec une croissance de 2% pour le marché des particuliers et une augmentation de 6% des primes pour les entreprises.

Au niveau groupe, le chiffre d’affaires est en hausse de 2% (31,8 milliards d’euros), porté par l’assurance dommages en progression de 6% et la hausse de 7% des primes en assurance d’entreprises.

 
Résultats T1 SCOR

Pour ce premier trimestre, Scor affiche un bénéfice net de 311 millions d’euros, en hausse comparé à la même période l’an dernier. La perte de 2022 a été recalculée à 35 millions d’euros sous la nouvelle norme comptable, alors qu’elle était annoncée à 80 millions en 2022.

La hausse du bénéfice est notamment expliquée par des conditions tarifaires favorables, ainsi que la diminution de la surmortalité et des sinistres liés à la pandémie.

Calculés en IFRS 17, ses revenus brut d’assurance ont cependant baissé de 2%, atteignant presque les 4 milliards d’euros.

 
 
Sources :