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Le rôle des actuaires vis-à-vis de l’inflation

 

Estimée à 10,7% en 2022 dans la zone euro, l’inflation touche, sans surprise, le secteur assurantiel européen depuis plusieurs mois. L’intervention des actuaires à plusieurs niveaux, notamment concernant les coûts, la conception des produits, les couvertures, l’évaluation du bilan et la détermination des besoins en capital constitue un point essentiel pour permettre aux compagnies d’assurance de maintenir leur compétitivité.

 
Conséquences de l’inflation pour le secteur assurantiel

Comme les autres secteurs, celui de l’assurance n’est pas épargné par l’inflation. La baisse du pouvoir d’achat, l’augmentation des coûts des sinistres en non-vie et de la couverture médicale, ainsi que la perte d’actifs des marchés sont des exemples de conséquences négatives à court terme qu’il faudra maitriser. En revanche, l’augmentation des taux d’intérêt, par exemple, permet un rendement actif à long terme : en effet, la hausse des taux permet de racheter des obligations à des taux plus élevés. Quant aux produits d’épargne ayant un taux d’intérêt garanti, ceux-ci sont avantageux pour l’épargnant·e et l’assureur, pouvant obtenir un rendement obligataire plus élevé.

En outre, à moyen terme, l’inflation crée une sensibilisation plus accrue aux risques, incitant les consommateur·rice·s à acheter des produits d’assurance vie plus avantageux, comme les unités de compte. Par ce biais, les investissements sont répartis entre plusieurs thématiques d’actifs qui s’adapteront à l’inflation, comme par exemple l’immobilier. L’enveloppe fiscale d’assurance vie des assureurs engendrera donc des flux plus importants.

Enfin, les effets d’une politique monétaire changeante due à l’inflation auront également un impact à la fois sur les provisions techniques et sur les besoins en capital et les outils de gestion dédiés. En effet, étant donné qu’une telle situation n’est pas apparue depuis plus de 20 ans, les méthodes utilisées jusqu’ici ne s’ajustent pas à l’inflation et donc ne permettent pas d’estimer des provisions techniques réalistes. De plus, le rachat de polices d’assurance vie, conséquence directe de la baisse du pouvoir d’achat et de la montée des taux, a un effet sur ces estimations. Concernant les besoins en capital, il est conseillé de revoir les paramètres liés à l’inflation du modèle interne afin de s’assurer de conserver le minimum requis.

En outre l’inflation a des conséquences sur les politiques de gestion des risques et sur les modèles. De façon générale, l’inflation a donc aussi bien des aspects positifs que négatifs.

 
Changements à différents niveaux

Outre les conséquences de l’inflation mentionnées ci-dessus, la pression inflationniste incite les compagnies d’assurance à revoir leur stratégie, notamment concernant les produits proposés et leurs réserves.

Un exemple concret est la compétitivité des assureurs au niveau de garanties proposées. Comprendre d’où viennent ces garanties et déterminer leurs niveaux dans les nouveaux produits sera dès lors primordial. Une solution à cela est de réduire le risque, notamment en prenant davantage en compte l’expérience de l’assuré·e, ou bien en se renseignant auprès des consommateur·rice·s afin de savoir si leurs besoins ont changé et si certaines polices peuvent être rajoutées à d’autres ou si ces derniers sont prêts à changer régulièrement de polices d’assurance. De ce fait, comprendre et suivre le marché à mesure qu’il change est un comportement nécessaire dans un futur où le contexte économique et social est incertain.

Du point de vue de la tarification, les prévisions des primes futures sont également touchées par l’inflation. L’augmentation des coûts dans le cas de règlement de sinistres et d’autres facteurs de risques (i.e. climatique) sont des facteurs à prendre en compte. Cependant, l’affectation reste différente pour les contrats d’assurance vie et non-vie. En non-vie, on constate déjà que certaines primes d’assurance non-vie sont sous-estimées de 8% (source : IABE). Cependant, la durée court terme du contrat permet de s’adapter plus rapidement à l’inflation. L’inflation a un effet prospectif en ce sens. Le cas est différent pour les contrats de plus long terme en assurance vie. Un des défis est notamment de tarifer les contrats futurs de produits à taux garanti de sorte à avoir un rendement sur les primes investies. Dès lors, l’inflation a un effet plutôt rétrospectif du côté vie.

De plus, il est important de considérer l’impact des décisions politiques dans la tarification des produits. Par exemple, Bruno Lemaire, ministre français de l’économie, a notamment décidé d’imposer une limite pour l’indice de l’assurance afin que celui-ci n’augmente pas par rapport à l’indice des prix à la consommation (IPC). Cependant, il est nécessaire d’être extrêmement vigilant lors de l’adaptation des primes, les instances de régulations demandant une justification fondée.

Si nous nous penchons du côté de la solvabilité des assureurs, le constat est clair : l’inflation impacte aussi bien le côté vie que la non-vie. Dans un tel contexte inflationniste, la réassurance peut aider les assureurs, plus particulièrement en échangeant avec les experts sur la mise en place de réserves adéquates. En outre, l’APREF estime que la situation économique actuelle, et éventuellement la stagflation, pourront influencer les prix et le périmètre des couvertures de réassurance. Dès lors, il est nécessaire pour les assureurs de prendre la main et d’interagir davantage avec les réassureurs.

 

« Comprendre et suivre le marché à mesure qu’il change est un comportement nécessaire dans un futur où le contexte économique et social est incertain. »

 

Leviers d’action pour les actuaires

Bien que nous avons abordés les impacts de l’inflation sur le secteur et les changements à adopter au sein des assurances qui en découlent, il est clair que le cœur du métier d’actuaire sera également sujet à des adaptations, quel que soit son degré d’implication dans la chaine de valeur.

Avec l’augmentation du coût des sinistres qui découle de l’augmentation du prix des matières premières et des pièces automobiles, il serait utile de reconsidérer la manière dont ces derniers sont gérés. Les actuaires travaillant sur cet aspect peuvent particulièrement essayer de trouver d’autres budgets dans lesquels puiser et opter pour une nouvelle manière de retarifer les nouveaux produits après l’inflation. La compagnie d’assurance peut également changer sa politique de tarification en optant pour une vue plus compétitive par rapport à ce que font d’autres compagnies d’assurance, ou bien décider du nombre de branche de produits que l’on décide d’augmenter pour conserver son nombre d’assuré·e·s.

Au niveau de la tarification non-vie, il est conseillé d’utiliser des techniques d’extrapolation qui prennent déjà en compte l’inflation. Adapter les flux de trésorerie passés à l’inflation actuelle dans les modèles est une autre méthode simple à appliquer. De manière générale, il est tout aussi intéressant de considérer les chiffres du passé comme étant de bons indicateurs concernant le comportement des prix futurs. Une autre manière est d’utiliser la tarification des swaps d’inflation et des obligations indexées afin de mieux estimer l’inflation future.

Si nous abordons la stratégie de gestion actif-passif, une autre étape nécessaire concerne la modélisation de l’inflation. Certains modèles permettent de lier l’inflation par les taux. En effet,  utiliser les modèles LMM ou Vasicek permet de modéliser les taux réels et les taux nominaux pour déterminer l’inflation. En outre, déterminer simultanément les taux réels, nominaux et l’inflation est également possible via des modèles autorégressifs tel que le modèle de Jarrow-Yildirim. Enfin, utiliser des swaps d’inflation qui échangent une inflation fluctuante contre une inflation fixe permet d’obtenir des prédictions plus précises car cela réduit la volatilité future.

De plus, bien qu’il y ait un effet de l’inflation sur le passif, notamment au niveau des produits, la couverture de l’actif reste encore trop faible. Naturellement, certains éléments pourraient servir de couverture naturelle. Par exemple, des produits indexés inflation, des produits taux ou encore des actions avec un fort pouvoir de tarification pourraient être le cas, mais ils restent encore très rares. Concernant les actions, un travail de réflexion plus poussé doit être mené étant donné que la classification des risques n’est pas aussi claire que pour le risque crédit et ses notations financières. Dès lors, il est nécessaire de capter les facteurs de risques permettant d’identifier les actions plus sensibles à l’inflation. Cependant, accorder de l’attention à ces derniers peut permettre une avancée considérable et une meilleure visibilité dans un tel contexte.

Enfin, il est intéressant d’avoir une réflexion globale sur la manière dont on peut augmenter les réserves et sur la manière dont cela est mis en place. Au même titre que l’ajustement des primes des produits d’assurance, la constitution des réserves est un élément essentiel pour faire face à l’inflation, même si cette dernière viendrait à s’affaiblir.

 

« Dans la réflexion globale, il est important d’assumer que ces conditions, telles que nous les connaissons actuellement, reviendront dans un futur plus ou moins proche, notamment avec les conséquences déjà visibles du réchauffement climatique. »

 

Mot de la fin

L’inflation ne risque pas de nous quitter de sitôt, au même titre que le chaos économique et social qu’elle a causé. Chaque acteur dans l’industrie financière doit la prendre en compte pour tenter d’améliorer le confort de vie des citoyens et la pérennité des entreprises. Dans la position d’actuaire, adapter sa réflexion stratégique et apporter des changements aux méthodes utilisées dans le travail quotidien sont des actions majeures pour atteindre ces mêmes objectifs.

Dans la réflexion globale, il est important d’assumer que ces conditions, telles que nous les connaissons actuellement, reviendront dans un futur plus ou moins proche, notamment avec les conséquences déjà visibles du réchauffement climatique. Les actuaires seront de plus en plus confrontés à ce genre d’évènement qui fait varier les taux et qui engendre une instabilité côté actif. Dès lors, il est crucial de tenir compte de ces évènements et donc d’anticiper plus de volatilité des marchés. C’est en autre ce que rappelle l’Association Actuarielle Européenne avec ces mots: « En tant qu’actuaires, nous avons peut-être passé trop de temps à penser que le risque d’inflation appartenait au passé. Après tout, l’histoire nous a appris qu’au moment où l’on pense avoir maîtrisé un problème, celui-ci peut revenir avec une force inattendue… ».

 
 
Sources

Restez au courant – Janvier 2023

On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

  1. Fusion, acquisition, cession
  2. Partenariats
  3. Produits
  4. Marché
  5. Rendements de l’assurance vie
  6. Réglementation

 

Fusion, acquisition, cession

 

CNP Assurances rachète Odonto Epresa et vend CNP Partners

Après avoir finalisé l’achat de CNP Consorcios en novembre de l’année dernière, l’assureur français CNP Assurances a acheté Odonto Empresa pour 3,3 millions d’euros fin décembre.

Ces deux rachats font partie de la stratégie de partenariats, effectuée dans les marchés importants du groupe. En effet, cette stratégie a d’abord pris place en Italie et désormais, le directeur du groupe s’attaque au Brésil. En réalité, elle a déjà commencé en septembre avec le rachat de CNP Seguros Participaçoes, Previsul et CNP Cap.

Odonto Empresa a 315 000 clients et produit un volume annuel de 9,4 millions d’euros.

Outre son expansion de l’autre côté de l’atlantique, CNP Assurances souhaite « rationaliser ses opérations européennes » en vendant sa filiale espagnole d’assurance vie CNP Partners à Mediterraneo Vida. Le montant de cette vente s’élève à 126, 3 millions d’euros. Le directeur de l’assureur français souligne que CNP Assurances ne quitte pas le territoire espagnol, et va particulièrement se développer dans le marché de la protection, par le biais de sa filiale locale.

 

Fusion entre Société Générale et Crédit du Nord

Les banques Société Générale et Crédit du Nord ont décidé de fusionner, mais les produits d’assurance ne sont pas concernés.

Cependant, les activités d’Antarius, compagnie d’assurance vie de Crédit du Nord, sont déjà sous la responsabilité de la gouvernance de Sogécap. En raison de la fusion, ces activités vont être mises à l’arrêt, seuls les contrats existants seront gérés, les nouveaux clients s’adresseront directement à Sogécap. Pour rappel, Antarius représente 15 milliards d’euros en assurance vie, contre 92 milliards pour son homologue rouge et noir. Cela s’explique notamment par le fait que Crédit du Nord vend des produits Sogessur, filiale de dommages du groupe Société Générale Assurances.

Le rapprochement des deux bancassureurs doit permettre d’améliorer et d’augmenter les ventes de produits de prévoyance individuelle et de dommages.

 

AXA rachète les activités de Groupama en Turquie

Afin de renforcer sa présence en Turquie, AXA a racheté les activités d’assurance de Groupama, soit Groupama Investment Bosphorus Holding AŞ.

Les deux filiales de ce holding, Groupama Sigorta et Groupama Hayat, représentent 171 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Cette opération reste tout de même soumis à l’accord du régulateur.

 

Partenariats

 
Alliance entre Covéa et Owen

Début janvier, Covéa Affinity, filiale destinée à l’assurance affinitaire du groupe, a annoncé son partenariat avec l’assurtech Owen pour une offre d’assurance concernant les batteries des VAE (vélos à assistance électrique) et EDPM (engins de déplacement personnel motorisés).

Cette assurance couvre aussi bien les batteries neuves que reconditionnées. Le but de cette offre est de permettre aux consommateurs de garder son vélo ou sa trottinette le plus longtemps possible.

Ce produit d’assurance sera commercialisé en ligne et dans les boutiques où ces engins de mobilité douce sont vendus. Le prix est de 89€ par an ou 189€ pour deux ans.

 

Banco BPM, le partenaire italien de Crédit Agricole

Les négociations entre la banque italienne et le bancassureur français ont abouti fin décembre par l’annonce d’un partenariat stratégique entre les deux acteurs.

L’accord confirme la distribution des produits d’assurance non-vie et des emprunteurs du géant français dans les 1 500 agences de Banco BPM, qui regroupent 3,7 millions de clients.

Outre la distribution, Crédit Agricole Assurances rachètera, d’ici fin de l’année, les filiales Vera Assicurazioni et Banco BPM Assicurazioni pour une valeur de 260 millions d’euros.

Selon Philippe Dumont, Directeur général de Crédit Agricole Assurances, ce double accord représente « une nouvelle étape majeure pour notre stratégie d’expansion internationale ». Pour rappel, l’Italie est le deuxième plus gros marché du groupe.

 

Association unique entre Allianz Trade, Santander et Two

Allianz Trade, filiale d’assurance-crédit du groupe, s’associe à la banque espagnole Santander CIB et à la fintech Two pour proposer un moyen de paiement fractionné pour le commerce en ligne entre les grandes entreprises internationales.

Selon le responsable e-commerce de l’assureur allemand, le marché de vente en ligne B2B serait 6 fois plus grand que celui destiné aux particuliers, une aubaine pour ce partenariat.

Dans ce trio, Two développe la solution, tandis que Santander CIB se charge de payer les factures aux vendeurs et d’accorder le crédit aux acheteurs et Allianz Trade porte le risque d’impayés. Cette solution est avantageuse puisque les entreprises ne changent pas d’habitudes en matière de paiement, car ce dernier est anticipé.

 

Allianz France et Offishall pour une assurance pour le télétravail

Allianz France s’est associé avec Offishall, une start up ayant une plateforme dédiée à la gestion des lieux de travaux hybride. Ensemble, ils ont créé Offishall Care : une assurance offrant une couverture des risques liés au travail à distance.

Offishall Care combine assurance classique et assistance, notamment en mettant à disposition un service de garde d’enfant et un accompagnement psychologique.

Pour la collecte des primes, la start up travaille avec le courtier Taskk Insurance.

Offishall n’est pas la première à déployer une telle offre, Assurup ayant été précurseur en 2021.

 

Mila Learns, produit d’Allianz France et Mila

Dans un tout autre domaine, Allianz France et Mila ont décidé de lancer un dispositif pour aider les enfants souffrant de troubles « dys »: Mila Learns.

Mila Learns est une application lancée par la start up qui associe neurosciences et technologies de personnalisation. Elle a pour but de stimuler la lecture, l’attention, la mémoire et les capacités de rétention de l’information des enfants concernés.

Depuis septembre et ce jusque mars 2023, Allianz a décidé de permettre à ses collaborateurs d’essayer l’application pour leurs enfants souffrant de ces troubles. Si le test est concluant, cette application intégrera l’offre de complémentaire santé collectif des employés d’Allianz France.

 

L’alliance BNP Paribas, KPMG et WeGrant

BNP Paribas, KPMG et WeGrant, un cabinet de conseil espagnol en financement publics s’associent pour lancer Espace Subventions Entreprises, une plateforme faciliter les entreprises à accéder aux aides de l’Etat.

Bien que les grandes entreprises ont le réflexe de faire appel à l’Etat pour le financement de projets moyennant son aide, les PME, par contre, ne l’ont pas. C’est pourquoi cette plateforme permet à ces petites entreprises de se renseigner et de connaitre la subvention à laquelle elles sont potentiellement  éligibles.

Espace Subventions Entreprises comptera jusqu’à 350 aides européennes et françaises.

 

Produits

Nouvelle assurance santé pour les travailleurs nomades

L’assurtech Qiti, fondée il y a à peine un an, a récemment introduit au Consumer Electronics Show de Las Vegas, sa nouvelle offre d’assurance santé à destination des travailleurs nomades.

L’offre est basée sur une IA. Lors de leurs déplacements, les travailleurs devront prendre en photo leur passeport et la télécharger dans l’application dédiée. Dès lors, Qiti pourra adapter la couverture santé en fonction du pays dans lequel se trouve le travailleur.

En terme de garanties, la couverture propose des garanties classiques relatives à une assurance santé : prise en charge des frais d’hospitalisation et médicaux, le rapatriement ou encore l’assistance juridique.

Pour cette offre, Qiti travaille avec Wakam, qui est porteur de risques.

 
Pacifica lance une offre d’assurance habitation

Via sa filiale assurance dommage Pacifica, Crédit Agricole lance une assurance MRH destinée aux jeunes de moins de 31 ans.

Cette nouvelle offre permet de satisfaire les besoins de cette cible, compte tenu de leur contrainte budgétaire. En effet, pour seulement 6€ par mois, le souscripteur peut couvrir une habitation de deux pièces maximum.

En plus des garanties habituelles de ce genre de produit, le bancassureur donne la possibilité de payer le loyer en cas de sinistres, les frais pour retrouver un logement, les frais liés à un dépannage serrurerie et offre un soutien psychologique.

 

SPVie Assurances vise les expatriés avec sa nouvelle offre

Le courtier français SPVie Assurances déploie une offre d’assurance santé à destination des expatriés français, marché de plus en plus porteur.

Entièrement digitalisée, l’assurance est déclinée en trois couvertures, offrant une assistance complète et personnalisée. Valable dans le monde entier à l’exception de quelques régions, le courtier travaille avec Vyv International Benefits comme porteur de risque et Expat TPA pour la gestion des contrats.

 

Marché

 

Transfert d’un portefeuille de mutuelle à cause du non-respect réglementaire

L’Assurance Mutuelle d’Illkirch-Graffenstaden (Amig) a été contrainte de transférer son portefeuille à la Caisse Meusienne d‘Assurance Mutuelle (CMAM)  car elle n’a pas pu se conformer à Solvabilité II avant la date du 31 décembre 2022.

La décision est tombée début janvier, alors qu’un arrêt de souscription avait été émis par le régulateur en juillet 2022.

Le transfert concerne les contrats de multirisques habitation, multirisques immeuble et multirisques professionnels renouvelables annuellement, soit environ 900 000€ de primes.

N’ayant désormais plus de clients actifs, et si l’Amig n’investit pas suffisamment pour adopter le cadre réglementaire, celle-ci sera contrainte de cesser ces activités de dommages-ouvrage.

 

Transfert de portefeuille au sein du groupe Vyv

La Mutuelle Générale n’est pas la seule à transférer son portefeuille, c’est le cas également pour une filiale du groupe Vyv. En effet, Union Harmonie Mutualité a reçu en décembre dernier l’accord de l’ACPR pour transférer son portefeuille à Harmonie Mutuelle.

Ce transfert s’inscrit dans la volonté de faire d’Harmonie Mutuelle « le pilier du groupe » d’après le président du groupe. Depuis début janvier, la mutuelle Chorum a également transféré son entité à cette dernière.

La Mutuelle Générale crée sa compagnie d’assurance

Le régulateur a accordé la création de la LMG Assurances à La Mutuelle Générale. Cet accord permet à la mutuelle de vendre des produits concernant les accidents, la maladie et l’assurance vie-décès.

Visiblement, cela permettrait davantage le rapprochement entre la mutuelle et CNP Assurances. LMG Assurances serait la « coentreprise (…) en matière de protection sociale ». Pour cause, la mutuelle représente un chiffre d’affaires de 836 millions d’euros en santé et 302 millions d’euros en prévoyance (contre 837 millions en prévoyance et 147,6 millions en santé pour CNP Assurances).

 

Scor renforce son capital

Pour la 4e fois, Scor renforce son mécanisme de capital contingent, ce qui lui permettra d’obtenir jusqu’à 300 millions d’euros en cas de pertes liées à des catastrophes naturelles ou des pandémies, actes de guerre ou terrorisme, ou de baisse importante du cours. Ces pertes doivent être consécutives pour utiliser ce capital.

Ce mécanisme est mis en place grâce à des bons de souscriptions d’action émis par le réassureur et souscrits par J.P. Morgan. Selon le directeur général de Scor, « Le renouvellement de cette solution de capital contingent est un dispositif essentiel de gestion dynamique du capital et de protection du bilan, qui contribue à préserver la solvabilité et la résilience du groupe, à un faible coût. »

Au cours de 2022, le réassureur a connu un perte de 509 millions d’euros, en raison des nombreuses catastrophes naturelles qui ont eu lieu. Ce mécanisme est donc perçu comme un point positif.

 

Hausse des pris en réassurance

Les réassureurs ont imposé à leurs clients une hausse des tarifs jamais vue depuis 2006. En cause ? Les sinistres climatiques à répétition, la guerre et l’inflation.

Par exemple, les assureurs européens ont dû payer 30% de plus pour céder les risques catastrophes naturelles.

Les réassureurs ont entre autre perdu 15,7% de leurs capitaux, c’est pourquoi ils imposent également une sélection des risques plus soutenue.

Suite à l’augmentation des catastrophes naturelles outre-Atlantique, le réassureur français Scor a décidé de réduire son exposition sur cette zone.

 

Le syndicat de Wakam approuvé par Lloyd’s

Fin de l’année 2022, Wakam a annoncé que son syndicat a été approuvé par Lloyd’s. Ce syndicat est issus de l’initiative Syndicate In A Box de Lloyd’s. Bien que géré par la plateforme londonienne, Polo Managing Agency, son souscripteur ne sera autre que Karl Gray.

Cette décision doit permettre à Wakam de se diversifier dans la réassurance et capital. Cette dernière prévoit un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros pour 2022.

 

Alan Insurance approuvée par l’ACPR

L’assurtech Alan a obtenu son agrément pour Alan Insurance. Souvenez-vous : l’assurtech souhaitait restructurer son entreprise en trois entités : Alan Insurance, Alan Tech et Alan Services. Cette démarche permettait de clarifier son chiffre d’affaires, en raison de l’activité croissante de ses services.

Désormais, la restructuration a été rendue officielle.

 

L’action de Crédit Agricole ne satisfait plus

Selon Bloomberg, les investisseurs ne sont plus intéressés par l’action de Crédit Agricole en bourse. En effet, seulement 22,7% des actions sont à l’achat.

Cette baisse de satisfaction est notamment due au manque de grosse activités de marché et à l’absence de leadership dans une activité de location de véhicules, comme ses deux rivaux Société Générale et BNP Paribas. En outre, Crédit Agricole présente un ratio CET1 de 11%, bien que supérieur au minimum requis, cela reste inférieur par rapport aux autres banques européennes. CASA, son entité cotée, ne représente que 31 milliards d’euros de capitalisation boursière.

Il faut tout de même noter que la banque vaut 0,49 fois ses actifs nets, alors BNP Paribas ne vaut que 0,65 fois ses actifs et 0,31 fois pour Société Générale.

 
Lancement de dividende sociétal pour deux acteurs du secteur

Crédit Mutuel et la MAIF ont décidé en ce début d’année de lancer un dividende sociétal et écologique pour « partager la valeur autrement ».

Concernant le dividende sociétal de Crédit Mutuel, 15% de son bénéfice net serait dédié à ce dernier. Ce dividende constituerait 2 milliards d’euros à investir dans des projets environnementaux et sociétaux sur les 5 prochaines années. Ce projet est en réalité une réponse à un appel d’Oxfam, lancé en 2020.

La MAIF a, quant à elle, décidé de lancer un dividende dit écologique. Le principe est similaire : verser 10% du bénéfice à des projets à visées solidaires et environnementales.

Ces initiatives ont pour objectif premier d’inciter d’autres entreprises à faire de même pour lancer une véritable transition du secteur.

 

Les complémentaires santé en chiffres

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié un rapport concernant les chiffres clés des complémentaires santé.

Un premier constat concerne l’augmentation de 11,6% des prestations octroyées aux assurés par ces organismes : elles ont atteint 31,6 milliards d’euros en 2021. Les assurés ont aussi vu leurs cotisations augmentées de 3,1%. Cette augmentation est expliquée par un effet de rattrapage lié aux confinements.

En terme de retour sur cotisation, les institutions de prévoyance sont les meilleurs pour les contrats familiaux avec un retour de 86%, contrairement au 81% des mutuelles. En outre, les institutions pratiquent des frais plus faibles que les mutuelles. Cependant, cet aspect peut être expliqué par la concentration du marché mutualiste.

 

Mouvements de grève dans le secteur

Mi-janvier, plusieurs acteurs du marché de l’assurance ont pris part à des grèves. C’est notamment le cas de  Covéa, CNP Assurances et la division informatique de la BPCE.

Cette situation est la conséquence d’un sacré dilemme : augmenter les salaires pour garder le personnel dans un contexte de pénurie, au détriment des tarifs, ou décider de ne pas augmenter les tarifs pour conserver le pouvoir d’achat des ménages, au détriment du personnel.

De son côté, Covéa a décidé d’appliquer une augmentation de 2,1 à 4% pour l’ensemble de ses salariés.

Generali France a également proposé une augmentation de 4% en moyenne, mais cela ne satisfait pas.

Concernant CNP Assurances, un accord a été trouvé : en plus d’augmentations individuelles, des augmentations collectives ont également été annoncées, entre 1 500€ et 2 200€ brut en fonction de la classe salariale.

 

Nouvelle identité visuelle pour Viasanté Mutuelle

Viasanté Mutuelle, la mutuelle nationale d’AG2R La Mondiale, adopte une nouvelle identité visuelle afin de renforcer son appartenance au groupe. Cette décision s’inscrit dans la stratégie d’AG2R La Mondiale de mettre en place un nouveau référentiel pour toutes les entités du groupe.

Selon Bruno Angles, directeur du groupe, ce logo « traduit la volonté de positionner Viasanté au sein d’AG2R La Mondiale comme la marque santé du groupe sur les périmètres des particuliers, des TNS et des petites entreprises de moins de 50 salariés. »

Outre cette nouvelle identité, ce renforcement d’appartenance permettra à la mutuelle d’améliorer sa rentabilité en réduisant les frais de gestion de ses contrats.

Dans le courant 2024, Viasanté mutuelle devrait fusionner avec la Mutuelle Bleue.

 

Plan d’action d’AG2R La Mondiale

Aujourd’hui, le groupe de protection sociale a présenté sa stratégie pour 2025.

Un premier objectif est le redressement de son entité de prévoyance, en augmentant ses tarifs à destination des entreprises, en renégociant sa réassurance interne et en réduisant les coûts. De plus, Bruno Angles, directeur du groupe, a décidé de mettre fin à sa collaboration avec la mutuelle Intériale. Cette décision permettrait de gagner du terrain en répondant à l’offre du ministère pour une complémentaire santé collective des fonctionnaires.

Un deuxième objectif est d’investir 630 millions d’euros dans des systèmes informatiques et digitaux pour renforcer la cohésion entre les entités du groupe.

Enfin, un partenariat avec la Maif concernant l’assurance dommage est envisagé.

 

Apicil soutient ses adhérents

Le groupe Apicil a décidé de soutenir ses adhérents les plus modestes en raison de l’inflation et de ses conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages. En effet, le groupe de protection sociale français leur a octroyé un chèque d’un montant de 100€.

Ce montant est versé sous la forme d’un Ticket Service, que les adhérents peuvent utiliser pour défrayer les biens et services énergétiques ou alimentaires dans le courant de 2023. Afin de pouvoir en bénéficier, l’adhérent doit répondre à deux conditions : être couvert par un contrat de complémentaire santé auprès d’Apicil Mutuelle ou Apicil Prévoyance et avoir un quotient familial égal ou inférieur à 1200€ par mois.

Pour ce faire, Apicil a déboursé 1,94 millions d’euros.

 

Generali et son programme de rachat d’actions

Au même titre qu’Ageas, AXA, Scor ou encore Allianz, Generali avait lancer son programme de rachat d’actions fin décembre. A peine un mois plus tard, l’assureur italien en lance un second.

Ce programme a pour objectif le rachat de 10,5 millions d’actions. A cette fin, le groupe Generali a un accord avec HSBC Continental Europe pour mener à bien ce rachat, la date limite est fixée au mois de mars.

Il est intéressant de noter que Generali détient 40 millions d’actions, représentant 2,5% de son capital.

 

Kerialis obtient son agrément

Début janvier, Kerialis, une institution de prévoyance, a obtenu son agrément FRPS pour son entité de retraite supplémentaire, Kerialis Retraite. Elle avait introduit la demande en octobre.

Avec Kerialis Retraite, Kerialis souhaite entrer dans le régime professionnel et supplémentaire et le régime d’indemnité de fin de carrière.

Jusqu’ici, Abeille Assurances, AG2R La Mondiale, Ageas France, Allianz, Apicil, Arial CNP Assurances, Axa, Agrica (deux FRPS), BNP Paribas Cardif, CNP Assurances, Crédit agricole Assurances, Institution de prévoyance Austerlitz, Garance, Generali, Kerialis, Malakoff Humanis, Mutuelle Medicis, Institution de prévoyance Banque populaire, Société d’assurances de consolidation des retraites de l’assurance (Sacra), Swiss Life, UMR ont obtenu l’agrément.

 

Rendements de l’assurance vie

Qui dit fin de l’année 2022, dit retour sur les chiffres de l’assurance vie. Un point marquant concerne la collecte en baisse avec seulement 1,4 milliards d’euros de flux nets en novembre, contre 2,2 milliards en 2021. Naturellement, l’inflation en est la cause.

Toutefois, c’est le Plan Épargne Retraite qui est le produit phare de l’assurance vie. En effet, ce dernier a enregistré environ 5,4 milliards d’euros en 2022.

Concernant les autres produits, les fonds en euros représentent 1,370 milliards d’euros de la collecte. Cependant, ces derniers ont subi 17 milliards d’euros de retraits. À contrario, les unités de compte enregistrent 31 milliards d’euros de capitaux pour l’année écoulée.

Un point positif pour les fonds en euros est la hausse des taux. Les bancassureurs n’ont pas échappé à cette tendance.

Sogécap, filiale d’assurance vie de Société Générale Assurances, affirme un taux moyen de 2,17% pour l’année 2022, soit une hausse de 0,8 point. Plus précisément, le taux moyen du contrat PER Acacia est de 2,32%, celui du contrat Séquioa de 1,95% et celui d’Ebène de 2,19%.

La filiale de Crédit Agricole Assurances, Prédica, présente un taux de 2,32%, une hausse de 1,06 point. L’ensemble de ses contrats épargne et retraite ont suivi la tendance à la hausse, comme pour les autres bancassureurs.

BNP Paribas Cardif affiche également un taux à la hausse. En effet, son taux moyen de fonds euros est de 2,04%. Les contrats d’épargne retraite, octroyés via son FRPS, affichent un taux de 2, 16%.

CNP Assurances offre un taux compris entre 1,35% et 3,60% pour ses fonds en euros. Même si ce taux est inférieur à la moyenne du marché (entre 1,60 et 2%), CNP Assurances permet à ses épargnants de bonifier leurs contrats en fonction de la part investie dans les supports en unités de compte.

Covéa a également annoncé une hausse de ses taux. En effet, la Maaf, qui gère plus de 1,1 milliards d’euros d’encours, présente un taux de 2,05%. GMF Vie annonce une hausse de 0,55% et MMA Vie affiche un taux variable entre 1,80 et 2,15%.

Le taux de rendement moyen d’AG2R La Mondiale est équivalent à 1,76%. C’est notamment le rendement de ses contrats d’épargne multisupports et ses contrats retraite qui ont permis au groupe de protection sociale d’augmenter son taux de rendement moyen de 0,35 point.

Crédit Mutuel présente un taux moyen pour ses fonds en euros en assurance vie de 2,30%. Affiché à 1,30% un an auparavant, cette augmentation a permis un bonus de rémunération pour les clients de produits d’assurance vie du Crédit Mutuel.

Contrairement à ses homologues, le taux de rendement moyen d’Allianz France a baissé, passant de 2,43% à 2,12%. Cependant, pour palier à cela, Allianz France a choisi de stabiliser sa provision pour la participation aux bénéfices, avec un taux moyen de 1,83%, soit une hausse de 0,09 point par rapport à 2021.

 

Réglementation

La recommandation du régulateur pour lutter contre le greenwashing

Par le biais d’une recommandation publiée fin décembre, l’ACPR souhaite recommander aux assureurs vie quelques pratiques pour communiquer sur l’aspect écologique de leurs produits.

L’ACPR a notamment remarqué que certaines pratiques publicitaires mettant « en avant en avant les caractéristiques extra-financières tant des contrats ou supports promus que des actions des professionnels qui les commercialisent » peuvent ne pas toujours être claires et peuvent même induire en erreur.

Afin de palier à ce problème, le régulateur recommande notamment aux assureurs d’insérer un lien renvoyant vers les informations objectives qui doivent être publiées dans le cadre du règlement SFDR.

Cette recommandation sera effective à partir du 1er avril 2023.

 

L’invitation de l’EIOPA pour la refonte de Solvabilité

Le régulateur européen a publié un document de travail destiné à la refonte de la norme prudentielle Solvabilité 2. Tous les acteurs du secteur assurantiel européen sont invités à participer. Le document est disponible jusqu’au 5 mars prochain.

Le document est composé de trois parties : l’identification des actifs exposés au risque de transition, la modification du calcul de la marge de risques sous Solvabilité 2 et les conséquences d’une mesure d’adaptation liée au risque climatique sur la souscription et la conversion des risques sociaux en risques prudentiels et leur traitement.

Suite à la collecte des commentaires des acteurs du secteur, la Commission européenne pourra proposer une directive modifiant « les aspects prudentiels et le capital de solvabilité requis ». L’objectif de l’EIOPA est notamment de vérifier si les actifs ou activités liés aux objectifs environnementaux et sociaux ont besoin d’un traitement prudentiel plus spécifique.

 

Sources: 

Restez au courant – Décembre 2022

On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

Fusion, acquisition, cession

 
Ageas vend sa filiale française Ageas France

Les cessions de portefeuilles n’étaient pas monnaie courante ces derniers mois mais on observe une relance dans le marché français.

D’après l’Argus de l’assurance, le groupe belge Ageas a entamé la cession de sa filiale française en assurance vie Ageas France. Apparemment, le mandat pour cette transaction aurait été confié à la banque d’affaires Fenchurch Advisory Partners LLP. D’après les Echos, Société Générale Assurances et l’assureur Albingia font partie des candidats au côté de divers groupes mutualistes comme par exemple Apicil.

En 2021, Ageas France avait réalisé 451 millions d’euros de chiffre d’affaires (4% de plus qu’en 2020) et plusieurs fonds d’investissements et assureurs vie de l’Hexagone montrent leur intérêt pour la filiale. Selon une source liée au dossier, « l’atout de ce dossier est Ageas Patrimoine, l’entité de distribution auprès des courtiers et des conseillers en gestion de patrimoine. Elle dispose d’une force de frappe commerciale qui la rend attractive pour un acheteur qui souhaiterait compléter son maillage ».

 

Generali France et Remedee Labs : entrée au capital

Consécutivement à une levée de 12,2 millions d’euros par Remedee Labs, l’assureur Generali France est entré au capital de la healthtech grenobloise spécialisée dans la prise en charge des douleurs chroniques. De son côté, Remedee Labs pourra donner un coup d’accélérateur au développement et à la commercialisation de sa technologie aussi bien dans l’Hexagone qu’à l’international.

Dans un communiqué, Generali a déclaré que « ce partenariat va permettre à la startup d’offrir sa solution au plus grand nombre, contribuant ainsi à améliorer leur qualité de vie tout en optimisant les dépenses de santé ».

 

Cession d’une filiale de CNP

CNP Assurances,  filiale de La Banque Postale, va procéder à la cession de sa filiale d’assurance-vie CNP Partners de Seguros y Reaseguros. Après Crédit Mutuel, CNP est le second bancassureur français à se retirer du marché espagnol.

MedVida est le futur acquéreur et le montant de cette opération, autorisée par le ministre de l’Economie,  s’élèvera  à 128 millions d’euros selon le « Journal officiel ».

CNP Assurances a expliqué que « cette cession envisagée a pour objectif de rationaliser les opérations européennes de CNP Assurances. […]CNP Assurances continuera de développer son activité en protection (emprunteur et prévoyance) sur le marché espagnol par l’intermédiaire de ses succursales ».

 

Partenariat

Négociations entre Crédit Agricole et BancoBPM

Crédit Agricole a été élu principal actionnaire de Banco BPM, la troisième banque italienne. Cela ouvre la porte à des négociations exclusives à propos d’un partenariat dans le domaine de l’assurance non-vie.

Selon la banque verte, « cette exclusivité vise à négocier et définir les termes et conditions d’un achat potentiel par Crédit Agricole Assurances S.A. d’une participation majoritaire dans Banco BPM Assicurazioni […] et dans Vera Assicurazioni […] avec le lancement d’un potentiel partenariat de long terme dans le secteur de la protection non-vie ».

 

Marché

 

Crédit mutuel poursuit son développement à l’international

Crédit Mutuel Alliance Fédérale mise sur son développement en Allemagne, qui représente le deuxième marché du groupe après la France. Non seulement le groupe mutualiste est bien établi dans l’Hexagone mais il génère à l’étranger 20% de ses revenus, notamment avec l’acquisition de l’ex-Citibank allemande il y a 15 ans et le rachat de Cofidis.

En octobre dernier, Crédit Mutuel a fusionné ses deux principales entités, à savoir la banque de réseau Targobank, et BECM Deutschland après avoir engrangé un résultat net de 355 millions d’euros.

En outre, l’Alliance Fédérale a su également s’imposer en Belgique grâce à l’adhésion à la CMAF de la Fédération Nord Europe du Crédit Mutuel en 2021. En effet, le plat pays représente le second marché domestique de la fédération nordiste, qui y a racheté le réseau Beobank (ex-Citibank) en 2012.

 

L’assureur Wakam remonte la pente suite à une levée de fonds manquée

Cette année, Wakam a connu un échec lors de sa levée de fonds par manque d’investisseurs externes. Toutefois, l’assureur est parvenu à rebondir et a cumulé entre 20 et 25% de chiffre d’affaires additionnel. Wakam a réussi cette remontée en devenant l’assureur de Many Pets, un courtier anglais spécialiste des couvertures santé d’animaux de compagnie.

Olivier Jaillon, DG de Wakam, a déclaré aux Echos que « ManyPets va nous apporter au moins 250 millions d’euros de primes, soit 20 % à 25 % de chiffre d’affaires supplémentaire. […]. Nous signons un ou deux partenariats par semaine, mais rarement de cette ampleur. »

Pour l’année 2023, l’assureur vise « une croissance annuelle de plus de 20 %, comme chaque année depuis 2017 », sans compter  l’apport de ManyPets.

 

Réinjection de capital pour la Maif

Pour contrer ses résultats négatifs, le groupe Maif a décidé de recapitaliser une de ses filiales.

D’après l’Argus de l’assurance, la mutuelle va injecter 140 millions d’euros dans le capital de la s.a Smacl Assurances, détenue par Maif (70,59%), Smacl Assurances (27,44%) et le groupe Vyv (1,96%). Le but étant de contribuer au retour à la rentabilité de cette société étant donné que les comptes sont dans le rouge suite à une perte nette de 12 millions d’euros dégagée en 2021. La Maif ajoute que cette tendance s’est dégradée davantage « en raison notamment de la sur-sinistralité inédite de 2022 ». Enfin, ce plan de redressement va engendrer une réduction d’effectifs pour les 880 salariés et un « recentrage de l’activité sur le marché des personnes morales et rendue possible par des dispositifs de mobilité et le turn-over naturel. »

 

Nouvel agrément pour Descartes Underwriting

L’ACPR a octroyé l’agrément d’assureur à l’agent de souscription Descartes Underwriting, à l’instar d’autres entreprises comme Alan, Seyna, Acheel et Mila au cours de ces dernières années.  La start-up a une activité de souscription de grands risques mais également une filiale chargée d’assurer les ETI en France contre les sinistres climatiques. Pour ce faire, ils misent sur une approche paramétrique qui permet de générer des garanties et un règlement automatisés.

« L’agrément de l’ACPR va nous permettre d’aller plus loin en assurant nous-mêmes des ETI françaises, pour leurs activités en France, puis dans d’autres pays européens. Nous allons aussi pouvoir lancer de nouveaux produits et les distribuer plus rapidement », a déclaré Tanguy Touffut, président de Descartes Underwriting.

 

Agrément d’assureur pour une nouvelle captive de réassurance

D’après des sources de l’Argus de l’assurance, c’est la 2e fois depuis la rentrée que l’ACPR a accordé son agrément à une captive de réassurance.

Lactalis, le grand groupe agroalimentaire a reçu vers mi-décembre le feu vert du régulateur pour lancer sa captive Sorelac. En octobre dernier, c’était le cas pour Publicis.

Selon ces mêmes sources, il semblerait que près d’une quarantaine d’entreprises françaises envisagent l’éventualité de constituer une captive de réassurance et de la domicilier en France.

 

BNP Paribas renforce sa posture dans le secteur des actifs privés

Dans un contexte où le nombre d’acteurs spécialisés continue d’émerger, BNP Paribas contre-attaque avec une nouvelle unité sous le nom de « Private Assets » pour renforcer sa place sur le marché porteur d’actifs privés.  En effet, le groupe a rassemblé trois entités déjà actives dans ce secteur en une seule structure.

Le lancement est prévu pour janvier 2023 et à cette heure, BNP Paribas a déjà la gestion de 30 milliards d’euros sur les classes d’actifs; capital investissement et dette privée inclus.

Dans un communiqué, le groupe a annoncé qu’il s’agit d’une « stratégie transversale au groupe qui vient surtout répondre aux besoins des clients ». Aux Echos, le DGA Renaud Dumora a confié qu’« en période de taux très faibles ce type d’actifs était très recherché pour le surplus de rendement apporté. A présent que les taux remontent, ils doivent faire valoir d’autres arguments. Alors que les marchés d’actions ont été chahutés,  les actifs privés présentent une volatilité moindre que les actifs cotés et les baisses de prix observées récemment en font un bon point d’entrée pour les investisseurs ».

 

Sources:

 

 

Restez au courant – Novembre 2022

On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

  1. Fusions et acquisitions
  2. Partenariat 
  3. Produits  
  4. Marché
  5. Résultats financiers
  6. Négociations salariales et inflation

 

Fusions et acquisitions

Société Générale et l’achat de LeasePlan

Société Générale a obtenu l’autorisation de la CMA (Competition and Market Authority), autorité britannique de la concurrence, pour procéder à l’acquisition de LeasePlan par le biais de sa filiale ALD. Ce rapprochement entre les deux entreprises représenterait une flotte de 3,5 millions de véhicules.

Cette opération vaut 4,9 milliards d’euros mais ne sera possible qu’après l’accord de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne. Elle a pour objectif d’implanter un géant mondial de location de véhicules automobiles mais il reste encore des obstacles à franchir avant d’y parvenir.

 

CNP Assurances rachète CNP Consorcios et devient l’actionnaire d’Assuristance

CNP Assurances a finalisé l’acquisition de CNP Consorcios. Il s’agit de la première étape d’une série de rachats au Brésil.

CNP assurances poursuit sa stratégie de développement à l’international et finalise l’acquisition de CNP Consorcios. Ce rachat équivaut à 409M reals, soit 75 millions d’euros.

En effet, l’assurance annonçait en septembre le rachat de 100% des participations de Caixa Seguridade, son partenaire brésilien et d’Icatu Seguros dans cinq sociétés : CNP Seguros Participações, Previsul, Odonto Empresa, CNP Cap ainsi que CNP Consorcios. L’objectif est d’y commercialiser des produits de prévoyance-santé, de soins dentaires ou d’épargne. Toutefois, l’aval des autorités brésiliennes n’a pas encore été accordé pour finaliser ces acquisitions.

Selon le directeur général Stéphane Dedeyan, « La signature de ces accords permet à CNP Assurances, 3e assureur brésilien, d’accélérer son développement au Brésil en s’appuyant sur deux modèles de distribution : un partenariat exclusif de long terme avec son partenaire historique au Brésil Caixa Econômica Federal et de nouveaux relais de croissance en modèle ouvert avec ces acquisitions à 100% ».

Un autre actualité chez CNP Assurances concerne le rachat d’Assuristance suite à l’accord de l’ACPR pour en faire sa filiale. Cette opération est l’aboutissement d’un pacte d’associés conclu en 2012.

De fait, CNP devient l’actionnaire unique d’Assuristance qui était jusqu’alors détenue également par Swiss Life France à hauteur de 34%. Malgré la cession de ses parts, Swiss Life reste étroitement lié avec la holding Filassistance International et déclare un engament de continuité de leur partenariat. En réaction à cette nouvelle, Stéphane Dedeyan souligne que « l’assistance aux personnes et aux biens représente un maillon essentiel de notre offre pour proposer des solutions de protection inclusives à nos partenaires et clients ».

 

Partenariat

AG2R La Mondiale s’allie à la MAIF

Le spécialiste de la protection sociale AG2R La Mondiale et l’assureur mutualiste Maif vont s’unir dans le but de procéder à des distributions croisées d’assurances de personnes et d’offres IARD.

Il n’y a pas encore eu d’accord officiel signé entre les deux entreprises mais les discussions ont bien avancé. Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de diversification d’AG2R La Mondiale axée sur trois projets : l’union avec un opérateur en IARD (spécialiste ou généraliste), une alliance stratégique commerciale et l’acquisition d’une assurtech ou d’un néo-courtier en IARD.

 

Produits

La nouvelle plateforme automobile de Société Générale

Société Générale se diversifie et lance une nouvelle plateforme axée sur l’automobile. Cette plateforme a été créée en partenariat avec Reezocar, un site de vente de voitures. Par conséquent, Société Générale intervient dans différentes étapes du processus, notamment au niveau du financement et du contrat d’assurance du véhicule.

La plateforme résultant de ce partenariat sera disponible aux professionnels dès décembre.

 

Risques industriels : Generali France se développe

RiskCare, c’est le nom de la plateforme développée par Generali France, au côté d’Apave et Comforth Karoo, spécialistes dans la gestion des risques et de la transformation digitale.

L’objectif ? Maitriser et faciliter la gestion des risques industriels pour les divers parties prenantes, que ce soit les assureurs, les intermédiaires et les industriels.

La structure collaborative de RiskCare permet à toutes les parties prenantes d’intervenir afin de maitriser les risques et les prévenir. L’intelligence artificielle est au cœur de cet outil.

RiskCare est l’objet d’une joint-venture et est placé sous la responsabilité de Marc Espieux, chargé de la prévention des risques industriels chez Generali France.

 

Nouveau produit européen pour Renault

Renault, par l’intermédiaire de sa filiale bancaire, crée une assurance automobile destinée au marché européen. Ce produit, c’est Mobilize Financial Services.

L’objectif de Renault est de parvenir à la vente de 3,6 millions de contrats d’ici 2030. Même si le géant automobile opère déjà en tant que courtier en assurance pour des produits blancs, ce nouveau produit apporte une plus-value puisqu’il sera associé à un partenaire assureur dans chaque pays où celui-ci sera commercialisé.

Renault lancera son nouveau produit Mobilize Financial Services en septembre 2023 en France et poursuivra son développement en Italie et Allemagne.

 

Nouveau PER bancaire sur le marché

Ce lancement sonne comme un renouveau sur le marché des PER jusqu’à présent gérés par des sociétés d’assurance. Dans ce cas-ci, c’est un PER compte-titres, développé par Inter Invest, qui voit le jour.

Ce nouveau produit, appelé « Mon PER », est 100% digital et modulable. Plus précisément, le client peut choisir l’option qui lui correspond le mieux entre la gestion libre et autonome, la gestion pilotée ou bien une combinaison de la précédente avec une gestion conseillée.

« Mon PER » est entièrement géré et maitrisé par Inter Invest, société spécialisée entre autre en conseil en capital-investissement. De ce fait, les frais de gestion sont bas et par conséquent attractifs.

Outre les frais avantageux, ce nouveau PER permettra aux clients d’avoir plus de choix en matière de supports et offrira une meilleur fiscalité en cas de succession.

 

La Macif et sa complémentaire santé

La mutuelle la Macif souhaite rester compétitive dans un contexte économique tendu, c’est pourquoi elle lance une nouvelle complémentaire santé.

Avec douze combinaisons possibles, ce nouveau produit va permettre de prendre en charge les dépenses non-couvertes par la sécurité sociale. Par exemple, la formule « essentiel » proposée permet la prise en charge de l’orthodontie, des lentilles et des montures. En outre, des téléconsultations et une réduction de 5% des cotisations sont mises en place.

À terme, la Macif souhaiterait également développer sa couverture aux médecines douces, qui connaissent un regain d’intérêt depuis la pandémie.

 

Une IA plus éthique ? Le défis de Malakoff Humanis

Malakoff Humanis, au côté de L’Oréal, Orange France et BCG Gamma, lance Positive AI : un label destiné à rendre l’intelligence artificielle plus éthique pour les entreprises.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de la part de l’UE de respecter les droits humains dans l’usage de l’IA. Peu d’entreprises ont développé un programme en ce sens, notamment par manque d’outils, Malakoff Humanis et ses partenaires ont donc décidé de lancer ce label.

A cette fin, les quatre entreprises ont créé un référentiel, intégrant les principes de l’IA responsable tels que définis par la commission européenne, qui servira de base pour obtenir le label Positive AI dès 2023.

 

Marché

L’AMF: transfert de portefeuille

Début novembre, l’ACPR a validé le transfert du portefeuille de contrats d’Assurances Mutuelles de France (AMF) à La Sauvegarde. L’AMF a pour activité l’assurance non-vie qui correspond aux garanties assistance des contrats commercialisés par La Sauvegarde.

L’AMF est affiliée à la SGAM Covéa, qui est actionnaire des entités d’assurance du groupe Covéa. La Sauvegarde est aussi une entité du groupe Covéa. Elle est spécialisée dans la non-vie pour particuliers et entreprises.

 

BPCE rebaptise sa filiale assurance

BPCE a officiellement annoncé le nouveau nom de sa filiale assurance 100% détenue par le groupe : BPCE Assurances. Alors que les activités d’assurance du groupe étaient jusqu’alors gérées par Natixis, la nouvelle filiale regroupe l’assurance de personnes et l’assurance non vie.

BCPE Assurances assistera les clients des réseaux Banque Populaire et Caisse d’Épargne dans la satisfaction de leurs besoins en assurance.

 

FRPS : l’ACPR octroie de nouveaux agréments

L’année 2022 touche à sa fin et l’ACPR a été particulièrement active en ce mois de novembre au sujet de la retraite supplémentaire. Elle a accordé un agrément à quatre acteurs pour la constitution d’un FRPS : Generali, Ageas France, Garance et BCPE. Ces décisions apparaissent désormais dans le Journal Officiel.

Generali bénéficie de ce cadre législatif plus réduit en obtenant l’agrément afin que Generali Retraite opère en qualité de FRPS. Sophie Vannier, directrice en charge de la protection sociale des professionnels et des petites entreprises de Generali France et DG de Generali Retraite a expliqué en quoi c’est avantageux, « notamment en investissant dans des actifs plus diversifiés et plus durables et donc potentiellement plus rémunérateurs pour les assurés“.

Pour Ageas, l’agrément FRPS d’Ageas Retraite permet la pratique des activités de retraite professionnelle supplémentaire en France. En outre, l’ACPR a approuvé le transfert d’une partie du portefeuille de contrats d’Ageas France vers Ageas Retraite.

Quant à Garance, l’agrément autorise également Garance Retraite à exercer des activités de retraite professionnelle supplémentaire dans l’Hexagone. Cela implique aussi le transfert d’une partie du portefeuille de contrats de Garance vers Garance Retraite.

Comme les assureurs sont obligés de cantonner leurs engagements retraite avant le 1er janvier 2023, les créations de FRPS se sont accélérées en cette fin d‘année. Jusqu’à présent, 17 organismes sont agréés.

En ce qui concerne BCPE, l’ACPR a validé le transfert du portefeuille de contrats de BCPE Prévoyance vers les entités BCPE Vie et BCPE Assurance. Cette opération a une valeur de 220 millions d’euros.

 

Levée de fonds pour Ramify

Pour se faire une place sur le marché des banques privées en ligne, l’assurtech Ramify a levé 3,5 millions d’euros.

Fondée depuis septembre 2021, Ramify a réalisé cette opération auprès de Newfund, son investisseur. D’autres acteurs clés tels qu’AG2R La Mondiale ainsi qu’un cercle de Business Angels étaient également autour de la table.

D’après Samy Ouardini, co-fondateur : « Cette opération va servir à consolider notre positionnement sur le marché de l’épargne et de l’investissement en ligne en France. Nous comptons recruter des chercheurs quantitatifs issus des meilleures institutions financières et ajouter un assistant fiscal digital pour permettre à l’épargnant de profiter de manière simple de l’ensemble des options de défiscalisation disponibles sur le marché ».

 

Résultats financiers

Du côté des bancassureurs, le pôle assurance de BNP Paribas a progressé et a atteint 658 millions d’euros. Le résultat net est lui aussi en hausse, atteignant 296 millions d’euros. Les activités nationales d’épargne et de protection sont à l’origine de ces résultats, ainsi que les partenariats noués avec le Brésil pour la vente de produits de protection Cardif.

Du côté d’Axa, la croissance est aussi de mise, avec un chiffre d’affaires de 78,4 milliards. La croissance des primes dommages et la branche santé ont eu un impact positif sur ce dernier. Du côté d’Axa XL, la réassurance connait une baisse de 20%.

Pour Société Générale, le résultat net de 1,5 milliards d’euros est synonyme d’une belle évolution. Les encours des produits d’assurance vie sont estimés à 130 milliards d’euros. Enfin, de part la dynamique des primes d’assurance dommages, le volet protection du bancassureur est en croissance de 2,8%.

De son côté, Crédit Agricole enregistre une baisse de son résultat net de 9,8%, pour atteindre 2 milliards d’euros. Ce dernier a été impacté par une augmentation des charges plus importante que les revenus et un coût du risque plus important.

La filiale française de l’assureur Allianz connait deux tendances. D’une part, l’encaissement des primes en dommages a augmenté de 4,5%. Le résultat opérationnel est estimé à 147 millions. D’autre part, les primes en santé/vie ont diminuées de 5,6% et le chiffre d’affaires est aussi en baisse de 2,4%, pour atteindre 8,816 milliards d’euros.

Du côté de la réassurance, Scor enregistre une hausse de 13,6% de son chiffre d’affaires, avec un montant de 14,83 milliards d’euros. Les primes non vie affichent un résultat de 7,463 milliards. Cependant, en raison des sinistres causés par l’ouragan Ian, le réassureur connait une perte de 509 millions d’euros. De ce fait, Standard & Poor’s a fait passer la note de solidité financière du groupe de AA- à A+. Scor a donc mis en place une série de mesures pour améliorer sa rentabilité.

Pour Partner Re, le bénéfice opérationnel est de 439 millions, de quoi ravir l’assureur mutualiste Covéa. Malgré que le réassureur bermudien ait été impacté par l’ouragan Ian, tout comme Scor, les dégâts ont été mieux absorbés.

 

Négociations salariales et inflation

Au vu de l’envol actuel de l’inflation, les préoccupations salariales sont au cœur de l’actualité. Voici un aperçu des mesures qui sont prises au sein des compagnies françaises.

Groupama a décidé de procéder à une augmentation générale des salaires de ses collaborateur·ice·s à hauteur de 4% pour les rémunérations fixes. C’est la première mesure de ce type depuis près de dix ans dont vont bénéficier les quelques 6 885 salarié·e·s de Groupama Gan. Cela s’appliquera pour les classes 1 à 7 (hors dirigeant). Il a également été proposé que le salaire minimum soit équivalent à 1 400 euros pour les salaires en-dessous de 35 000 euros.

Vers mi-novembre, les organisations syndicales représentatives se sont prononcées sur la proposition d’accord émise par la direction. CFDT, CFE-CGC et la CGT ont signé à l’unanimité l’accord sur les négociations annuelles obligatoires (NAO). En ce qui concerne les caisses régionales, des négociations sont encore en cours.

Du côté d’AXA France, la question de l’augmentation des salaires a fait l’objet de diverses tensions tant au siège que dans une de ses filiales. En outre, afin de rationaliser ses activités dans un contexte de marché qui se durcit, le groupe AXA a signé des plans de départs volontaires au sein d’AXA Group Operations et AXA Partners. Il y aura notamment des débrayages de prévu dans une filiale d’AXA France sur fond de revendications salariales.
Un porte-parole du groupe a déclaré auprès de l’Argus : « Nous avons pour pratique de ne pas commenter les négociations en cours. Néanmoins, le contexte actuel est bien évidemment pris en compte dans nos discussions qui viennent de reprendre comme prévu le 17/11 après les élections professionnelles ». D’après les Echos, il s’agirait d’une combinaison d’augmentations collectives (cadres 1,7% et employé·e·s 2,7%) et individuelles qui reviendrait au total à une hausse de 5 % dès janvier 2023 (la première proposition s’élevait à 4,2%).
Au vu de l’inflation qui a dépassé la barre des 6%, les organisations syndicales estiment ces mesures insuffisantes. Selon Philippe Surbled de la CFE-CGC, « La direction nous a clairement dit qu’elle souhaitait parvenir à un accord », précise Philippe Surbled, ajoutant que si cette base de 4,2% était maintenue, « aucune organisation ne serait signataire ». La première organisation syndicale représentative d’AXA France réclame un « partage de valeur clair ».

Quant aux deux groupes de protection sociale, Malakoff Humanis et Klesia, ils se mobilisent sur les régimes conventionnels santé et prévoyance. Ces deux compagnies couvrent la majorité des entreprises HCR ( Hôtels, Cafés, Restaurants) et ont convenu de geler la cotisation du régime frais de santé dès le 1er janvier 2023. Ces groupes ont également décidé de soutenir les travailleurs plus fragiles de la branche HCR (rente invalidité inférieure à 650 euros par mois) en leur attribuant une aide financière exceptionnelle sous forme de « chèque inflation » de 500 euros.

 

 

Sources :

Restez au courant – Octobre 2022

On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

Fusions & Acquisitions

 

Fusions & Acquisitions

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Transfert du portefeuille de la Mutelle Chorum à Harmonie Mutuelle

Au sein du groupe Vyv, la mutuelle Chorum s’apprête à transférer son portefeuille de bulletins d’adhésion à des règlements et de contrats à Harmonie Mutuelle. Si l’ACPR approuve, ce transfert aura lieu le 1er janvier 2023.

Comme l’a précisé Harmonie Mutuelle, ce transfert de contrats de frais de soins de santé a pour but de rediriger les patients vers un interlocuteur unique et d’assurer un accompagnement plus efficace. Cela suit la logique de l’accompagnement dans le domaine de la prévention et de l’épargne retraite.

 

Rachat des activités espagnoles du Crédit Mutuel par AXA

Mi-octobre, AXA a annoncé vouloir racheter les activités espagnoles du Crédit Mutuel, après que ce dernier ait annoncé sa volonté de se recentrer sur le marché français, belge et allemand.

Le rachat est estimé à 310 millions d’euros. A cela s’ajoute, un complément pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros. Ce complément permettra à AXA de vendre ses produits via la TargoBank, banque du Crédit Mutuel, pendant 10 ans.

Cette acquisition s’inscrit dans une volonté d’agrandir la présence d’AXA en Espagne, car le chiffre d’affaires espagnol de cette dernière ne représente que 8% de son chiffre d’affaires européen. Enfin, cette acquisition rapportera 400 millions d’euros de primes à AXA, ainsi qu’un partenariat pour l’assurance auto.

 

Covéa cède sa filiale irlandaise Medical Insurance Company

Covéa cède sa filiale irlandaise Medical Insurance Company (MIC) spécialisée en RC médicale au groupe britannique Compre.

Cette décision s’aligne avec la stratégie de Covéa de se recentrer et d’utiliser la réassurance comme principal levier pour se développer à l’étranger.

La Medical Insurance Company est en run-off depuis 2015 et ses fonds propres s’élevaient à 40,7 millions d’euros en 2021.

 

Création de CNP Assurance Holding

Dans le cadre du projet « Mandarine », initié en 2018, La Banque Postale et CNP Assurances vont créer « CNP Assurances Holding » pour rassembler les activités d’assurance de ces derniers.

Cette étape constitue la dernière phase de ce projet et affirmera la position de la Banque Postale comme un bancassureur « complet, au service des particuliers et des pros. » Le holding rassemblera CNP Assurances ainsi que les quatre filiales non-vie de La Banque Postale (santé, prévoyance, dommages et courtage). L’ensemble du chiffre d’affaires s’élève à 32, 8 milliards d’euros. Enfin, Stéphane Dedeyan dirigera la nouvelle entité.

Autre nouvelle pour CNP Assurances qui a annoncé fin juillet vouloir racheter 34 % des parts de Swiss Life France dans le capital d’ Assuristance. L’Autorité de la concurrence examine le dossier et donnera sa réponse le 16 novembre prochain.

Ce rachat s’inscrit dans le pacte d’associés de 2012 et fera de CNP Assurances l’unique associé d’Assuristance.

 

Rachat de Guggenheim Partners par Generali

Le 21 octobre dernier, Generali a annoncé son intention de racheter Guggenheim Partners, le géant américain des services financiers, qui est estimé à 4 milliards de dollars.

Avant de se positionner définitivement, Generali procède à un examen des comptes de Guggenheim Partners et donnera sa décision vers la fin de l’année. Generali a tout de même souligné que cet achat pourrait ne pas avoir lieu, mais aussi que le groupe italien est régulièrement à la recherche de ce genre d’opportunité.

Si ce rachat a lieu et afin de le financer, Generali devra vendre 50,2% des parts qu’il détient dans la banque italienne Banca Generali à Médiobanca.

 

Rachat de Simplesurance par Allianz

Ce mois d’octobre est synonyme de changement pour Allianz qui a racheté l’assurtech allemande Simplesurance, avec qui l’assureur allemand était partenaire depuis 2016.

Plus précisément, Allianz X, la filiale de capital-risque du groupe, mène cette opération. Simplesurance propose des produits d’assurance via des sites de commerce en ligne, mais aussi avec divers acteurs tels que OnePlus, N26 et Revolut.

 

Marché

Fin septembre, la situation économique d’Aésio mutuelle a interpellé les syndicats. Ces derniers ont été préalablement alertés, notamment lorsque celle-ci a annoncé préparer un plan de redressement drastique début septembre.

Les différents syndicats (CGT, CFDT, FO, Unsa, CFE-CGC) ont décidé de déclencher un droit d’alerte économique. Dès lors, Aésio mutuelle ainsi que les représentants CSE discuteront de la situation mi-octobre. Plus particulièrement, les deux parties discuteront à propos des domaines d’activités qu’Aésio entend conserver ou abandonner, le devenir des différents sites d’activité et, bien sûr, les dispositifs de départs envisagés (plan de départs volontaires, rupture conventionnelle collective…).

 

Logo-Groupama - ACSSI

En raison de la crise économique et de l’inflation, des mouvements de grève ont lieu. C’est au tour de Groupama.

A l’initiative du regroupement syndical mentionné ci-dessus et du CFTC, les employés de chez Groupama réclament une augmentation de salaire relative à l’inflation. De ce fait, une centaine de personnes ont manifesté devant le siège à Nanterre et à Mérignac.

Cette tension est particulièrement dû à l’inflation, mais aussi car le groupe n’a pas accordé d’augmentation générale depuis 2011.

 

Fichier:Simple logo color.4c99a2c6d19011fa87cabac9e5988460.svg — Wikipédia

L’assureur santé Alan souhaite transférer son portefeuille d’assurance à Alan Insurance, nouvelle société d’assurance, au côté de deux autres structures : Alan Services et Alan Tech.

Pour se faire, ce dernier a demandé au régulateur son accord. L’objectif pour ses fondateurs est de devenir un assureur santé « tout-en-un ». Si l’ACPR donne son accord, le transfert se fera début de l’année prochaine.

 

France Assureurs

Lors de la publication des chiffres du mois d’août concernant l’assurance vie par France Assureurs, ce dernier explique que les cotisations pour l’assurance vie ont atteint les 8,6 milliards d’euros, soit une baisse de 1,5 milliards par rapport à l’année passée. De plus, la collecte nette est de moins 0,7 milliards d’euros, malgré des unités de compte à 1,1 milliards d’euros. Le plan épargne-retraite, quant à lui, attire les assurés, avec une hausse de 45% de cotisations par rapport au mois d’août 2021.

 

Publicis, le groupe de publicité, fait ses premiers pas dans l’assurance en créant sa propre captive de réassurance. L’objectif est de couvrir une partie des risques cyber et de responsabilité civile au côté des assureurs traditionnels. Le 10 octobre, l’ACPR a délivré l’agrément à cette nouvelle captive nommée Publicis Ré, dotée d’un capital de 20 millions d’euros.

D’après une source ayant accès au dossier, « Face aux tensions actuelles sur les prix, les capacités et le niveau de garanties accordées sur le marché de l’assurance, Publicis souhaite combler le fossé entre les besoins de ses filiales partout dans le monde et les seuils d’intervention des assureurs, qui ont tendance à relever leur niveau de franchise ».

 

L’assureur Everest Insurance s’implante en France et a ouvert son nouveau bureau à Paris. Après un an, l’ACPR a approuvé la demande de l’entreprise qui sera dirigée par Anne Charon, nouvelle directrice France d’Everest Insurance.

« La France est l’un des plus grands marchés d’assurance en Europe, connu pour sa nature sophistiquée et transactionnelle, déclare pour l’occasion Anne Charon. Nous sommes très bien positionnés pour apporter une très haute qualité de service client et une expertise solide pour répondre aux besoins de la clientèle française ».

 

Début octobre, AM Best, l’agence de crédit de notation américaine, a attribué au groupe SCOR la note de solidité financière «A+» (supérieur) et de crédit à long terme «aa-».

Ces notes représentent la solidité du bilan du groupe, son profil d’activité favorable et sa très bonne gestion des risques d’entreprise. L’agence soulève cependant des perspectives négatives pour SCOR, suite à la perte nette de 239 millions d’euros affectant ses portefeuilles d’activité vie et non vie.

 

La MAIF agit en faveur du climat en posant de nouveaux objectifs :

  • Réduction de 25% son emprunte carbone de ses investissements en actions cotées, de ses obligations et actifs immobiliers d’ici 2025.
  • Atteindre au moins 15% de part verte dans ses actifs en investissant dans des obligations vertes
  • Mobilisation de 20 entreprises de son portefeuille obligataire en direct vers l’objectif mondial de neutralité carbone

 

 

FRPS

Depuis 2017 et la loi Sapin 2, le paysage de retraite français s’est développé avec l’arrivée des fonds de retraite professionnelle supplémentaire (FRPS). Cinq ans plus tard, ces FRPS connaissent enfin leur succès.

Ce succès est notamment du à la loi Pacte qui impose aux assureurs le cantonnement de leurs actifs aux PER, mais aussi à cause de la date d’échéance (31 décembre 2022) pour le transfert des portefeuilles de retraite supplémentaires vers un organisme de retraite professionnelle supplémentaire (ORPS).

Actuellement, 13 organismes ont obtenu l’agrément de l’ACPR, dont AG2R La Mondiale, CNP Assurances Allianz, AXA ou encore Malakoff Humanis.

CNP Assurances, AG2R La Mondiale et leur filiale Arial CNP Assurances ont obtenu l’agrément le 6 octobre dernier. BNP Paribas Cardif a obtenu son agrément le 17 octobre. En plus, le portefeuille de contrats de Cardif Assurance vie va être transféré vers son FRPS, Cardif Retraite.

 

Partenariats

Assurances pour les Particuliers | Allianz 

Nouveau partenariat de coassurance en dommages entre le bancassureur français Crédit Mutuel et l’assureur allemand Allianz pour 2023. En effet, Crédit Mutuel souhaiterait vendre des produits multirisques entreprises d’Allianz France à travers ses agences et sa filiale CIC. En outre, l’assurance récolte de la Rurale ferait partie des produits vendus. Ce partenariat a pour but de mieux mutualiser les risques. Les produits pourront être commercialisés en 2024.

Cependant, les agents généraux d’Allianz France ne sont pas du même avis, car ce partenariat constituerait une forme de concurrence. En effet, ce partenariat implique que Crédit Mutuel vende les Solutions Entreprises du groupe Allianz, produits vendus par ses propres agents généraux. Cette histoire fait écho au partenariat noué par le passé entre Axa France et BNP Paribas Fortis.

 

   

Le second partenariat de cette catégorie concerne AG2R La Mondiale et MAIF dans l’assurance des particuliers. Plus particulièrement, ces derniers seraient en discussion afin de distribuer leurs offres de façon croisée.

Pour AG2R La Mondiale, cette éventuelle collaboration permettrait de diversifier les produits et d’assurer leur présence sur le marché des dommages, ainsi que d’améliorer la solvabilité du groupe. En ce qui concerne la MAIF, son directeur général souligne que cela permettrait simplement de se développer et que ça n’impacterait pas sa collaboration avec le groupe VYV.

 

Santé & prévoyance

Fin septembre, la Commission des comptes de la Sécurité sociale a annoncé une progression du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) et du PMSS, qui aura une conséquence certaine sur les cotisations des contrats santé et prévoyance. Bien que le montant du PASS est inchangé depuis 2020, celui connaitra une augmentation de 6,9% pour 2023. Bonne nouvelle pour les assureurs connaissant des dérives des prestations en santé et prévoyance.

 

Les mutuelles santé souhaitent développer leurs activités. Il y a plusieurs intérêts à cette diversification et notamment le fait qu’aucune mobilisation du capital ne soit requise, ainsi que les mutuelles peuvent bénéficier de l’apport des commissions.

Dans cette logique, CCMO Mutuelle a développé de la prévoyance, et souhaite développé l’assurance de personnes, IARD vers 2024. Emoa Mutuelle, quant à elle, a notamment décidé de distribuer l’offre de prévoyance collective d’Axa.

 

     

Suite à la mise en place du RGPD par l’Union Européenne, les organismes complémentaires d’Assurance maladie (Ocam) doivent le suivre. En 2016, le système national des données de santé (SNDS) a été créé pour gérer les données produites par l’Assurance maladie. Cependant son accès reste limité. Les organismes complémentaires demandent donc un accès à des codes affinés pour accéder aux données des patients pour mieux traiter ceux-ci. Cependant, la Cnil estime que les codes regroupés suffisent. Des discussions entre les deux parties ont actuellement lieu.

 

Règlementation

Début octobre, l’EIOPA a publié un avertissement pour les bancassureurs concernant les commissions élevées de leurs politiques tarifaires afin d’éviter les conflits d’intérêts.

En effet, le régulateur européen a remarqué que les assurances crédit constituent une source de rentabilité importante pour les banques : 30% à 70% de la prime des crédits immobiliers constitue les commissions alors que ces dernières peuvent causer des conflits d’intérêt préjudiciables au consommateur.

L’EIOPA a également remis en cause la bonne application de la directive sur la distribution d’assurances (DDA). Le régulateur demande donc aux assureurs et aux banques distributrices de produits d’assurance de suivre cette DDA. De plus, des mesures pour résoudre le problème des commissions élevées doivent être prises, sous peine de sanctions.

 

Autorité de contrôle prudentiel et de résolution | Accueil Site ACPR

Suite aux nouveaux amendements aux directives Solvabilité 2 et DDA, l’ACPR a fait quelques recommandations à l’égard des assureurs, réassureurs et mutuelles.

L’ACPR recommande à ces organismes d’inclure, au sein des risques de durabilité, les risques de transition, pesant sur les actifs qui peuvent perdre de la valeur en cas d’introduction de mesures environnementales par les pouvoirs publics, ainsi que les risques sociaux dans le rapport ORSA.

Suite à cette nouvelle définition des risques de durabilité, l’ORSA déterminera ces risques dans le besoin global de solvabilité. La fonction gestion des risques devra tenir compte de ces risques dans ses missions.

À cet égard, l’impact sur le changement climatique des activités d’investissement des organismes sera pris en compte par le régulateur lors de la publications des rapports dans le cadre du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation).

 

Sources: