Restez au courant – Décembre 2022

On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

Fusion, acquisition, cession

 
Ageas vend sa filiale française Ageas France

Les cessions de portefeuilles n’étaient pas monnaie courante ces derniers mois mais on observe une relance dans le marché français.

D’après l’Argus de l’assurance, le groupe belge Ageas a entamé la cession de sa filiale française en assurance vie Ageas France. Apparemment, le mandat pour cette transaction aurait été confié à la banque d’affaires Fenchurch Advisory Partners LLP. D’après les Echos, Société Générale Assurances et l’assureur Albingia font partie des candidats au côté de divers groupes mutualistes comme par exemple Apicil.

En 2021, Ageas France avait réalisé 451 millions d’euros de chiffre d’affaires (4% de plus qu’en 2020) et plusieurs fonds d’investissements et assureurs vie de l’Hexagone montrent leur intérêt pour la filiale. Selon une source liée au dossier, « l’atout de ce dossier est Ageas Patrimoine, l’entité de distribution auprès des courtiers et des conseillers en gestion de patrimoine. Elle dispose d’une force de frappe commerciale qui la rend attractive pour un acheteur qui souhaiterait compléter son maillage ».

 

Generali France et Remedee Labs : entrée au capital

Consécutivement à une levée de 12,2 millions d’euros par Remedee Labs, l’assureur Generali France est entré au capital de la healthtech grenobloise spécialisée dans la prise en charge des douleurs chroniques. De son côté, Remedee Labs pourra donner un coup d’accélérateur au développement et à la commercialisation de sa technologie aussi bien dans l’Hexagone qu’à l’international.

Dans un communiqué, Generali a déclaré que « ce partenariat va permettre à la startup d’offrir sa solution au plus grand nombre, contribuant ainsi à améliorer leur qualité de vie tout en optimisant les dépenses de santé ».

 

Cession d’une filiale de CNP

CNP Assurances,  filiale de La Banque Postale, va procéder à la cession de sa filiale d’assurance-vie CNP Partners de Seguros y Reaseguros. Après Crédit Mutuel, CNP est le second bancassureur français à se retirer du marché espagnol.

MedVida est le futur acquéreur et le montant de cette opération, autorisée par le ministre de l’Economie,  s’élèvera  à 128 millions d’euros selon le « Journal officiel ».

CNP Assurances a expliqué que « cette cession envisagée a pour objectif de rationaliser les opérations européennes de CNP Assurances. […]CNP Assurances continuera de développer son activité en protection (emprunteur et prévoyance) sur le marché espagnol par l’intermédiaire de ses succursales ».

 

Partenariat

Négociations entre Crédit Agricole et BancoBPM

Crédit Agricole a été élu principal actionnaire de Banco BPM, la troisième banque italienne. Cela ouvre la porte à des négociations exclusives à propos d’un partenariat dans le domaine de l’assurance non-vie.

Selon la banque verte, « cette exclusivité vise à négocier et définir les termes et conditions d’un achat potentiel par Crédit Agricole Assurances S.A. d’une participation majoritaire dans Banco BPM Assicurazioni […] et dans Vera Assicurazioni […] avec le lancement d’un potentiel partenariat de long terme dans le secteur de la protection non-vie ».

 

Marché

 

Crédit mutuel poursuit son développement à l’international

Crédit Mutuel Alliance Fédérale mise sur son développement en Allemagne, qui représente le deuxième marché du groupe après la France. Non seulement le groupe mutualiste est bien établi dans l’Hexagone mais il génère à l’étranger 20% de ses revenus, notamment avec l’acquisition de l’ex-Citibank allemande il y a 15 ans et le rachat de Cofidis.

En octobre dernier, Crédit Mutuel a fusionné ses deux principales entités, à savoir la banque de réseau Targobank, et BECM Deutschland après avoir engrangé un résultat net de 355 millions d’euros.

En outre, l’Alliance Fédérale a su également s’imposer en Belgique grâce à l’adhésion à la CMAF de la Fédération Nord Europe du Crédit Mutuel en 2021. En effet, le plat pays représente le second marché domestique de la fédération nordiste, qui y a racheté le réseau Beobank (ex-Citibank) en 2012.

 

L’assureur Wakam remonte la pente suite à une levée de fonds manquée

Cette année, Wakam a connu un échec lors de sa levée de fonds par manque d’investisseurs externes. Toutefois, l’assureur est parvenu à rebondir et a cumulé entre 20 et 25% de chiffre d’affaires additionnel. Wakam a réussi cette remontée en devenant l’assureur de Many Pets, un courtier anglais spécialiste des couvertures santé d’animaux de compagnie.

Olivier Jaillon, DG de Wakam, a déclaré aux Echos que « ManyPets va nous apporter au moins 250 millions d’euros de primes, soit 20 % à 25 % de chiffre d’affaires supplémentaire. […]. Nous signons un ou deux partenariats par semaine, mais rarement de cette ampleur. »

Pour l’année 2023, l’assureur vise « une croissance annuelle de plus de 20 %, comme chaque année depuis 2017 », sans compter  l’apport de ManyPets.

 

Réinjection de capital pour la Maif

Pour contrer ses résultats négatifs, le groupe Maif a décidé de recapitaliser une de ses filiales.

D’après l’Argus de l’assurance, la mutuelle va injecter 140 millions d’euros dans le capital de la s.a Smacl Assurances, détenue par Maif (70,59%), Smacl Assurances (27,44%) et le groupe Vyv (1,96%). Le but étant de contribuer au retour à la rentabilité de cette société étant donné que les comptes sont dans le rouge suite à une perte nette de 12 millions d’euros dégagée en 2021. La Maif ajoute que cette tendance s’est dégradée davantage « en raison notamment de la sur-sinistralité inédite de 2022 ». Enfin, ce plan de redressement va engendrer une réduction d’effectifs pour les 880 salariés et un « recentrage de l’activité sur le marché des personnes morales et rendue possible par des dispositifs de mobilité et le turn-over naturel. »

 

Nouvel agrément pour Descartes Underwriting

L’ACPR a octroyé l’agrément d’assureur à l’agent de souscription Descartes Underwriting, à l’instar d’autres entreprises comme Alan, Seyna, Acheel et Mila au cours de ces dernières années.  La start-up a une activité de souscription de grands risques mais également une filiale chargée d’assurer les ETI en France contre les sinistres climatiques. Pour ce faire, ils misent sur une approche paramétrique qui permet de générer des garanties et un règlement automatisés.

« L’agrément de l’ACPR va nous permettre d’aller plus loin en assurant nous-mêmes des ETI françaises, pour leurs activités en France, puis dans d’autres pays européens. Nous allons aussi pouvoir lancer de nouveaux produits et les distribuer plus rapidement », a déclaré Tanguy Touffut, président de Descartes Underwriting.

 

Agrément d’assureur pour une nouvelle captive de réassurance

D’après des sources de l’Argus de l’assurance, c’est la 2e fois depuis la rentrée que l’ACPR a accordé son agrément à une captive de réassurance.

Lactalis, le grand groupe agroalimentaire a reçu vers mi-décembre le feu vert du régulateur pour lancer sa captive Sorelac. En octobre dernier, c’était le cas pour Publicis.

Selon ces mêmes sources, il semblerait que près d’une quarantaine d’entreprises françaises envisagent l’éventualité de constituer une captive de réassurance et de la domicilier en France.

 

BNP Paribas renforce sa posture dans le secteur des actifs privés

Dans un contexte où le nombre d’acteurs spécialisés continue d’émerger, BNP Paribas contre-attaque avec une nouvelle unité sous le nom de « Private Assets » pour renforcer sa place sur le marché porteur d’actifs privés.  En effet, le groupe a rassemblé trois entités déjà actives dans ce secteur en une seule structure.

Le lancement est prévu pour janvier 2023 et à cette heure, BNP Paribas a déjà la gestion de 30 milliards d’euros sur les classes d’actifs; capital investissement et dette privée inclus.

Dans un communiqué, le groupe a annoncé qu’il s’agit d’une « stratégie transversale au groupe qui vient surtout répondre aux besoins des clients ». Aux Echos, le DGA Renaud Dumora a confié qu’« en période de taux très faibles ce type d’actifs était très recherché pour le surplus de rendement apporté. A présent que les taux remontent, ils doivent faire valoir d’autres arguments. Alors que les marchés d’actions ont été chahutés,  les actifs privés présentent une volatilité moindre que les actifs cotés et les baisses de prix observées récemment en font un bon point d’entrée pour les investisseurs ».

 

Sources: